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Le gouvernement de Sébastien Lecornu fait face à de vives critiques avant sa déclaration de politique générale. Les Républicains, l'UDI et les oppositions contestent les nominations, notamment le retour de Bruno Le Maire.

La formation du gouvernement de Sébastien Lecornu suscite de vives tensions et critiques au sein de la classe politique française. À quelques jours de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale, le Premier ministre doit faire face à une opposition grandissante, notamment des Républicains (LR) et de diverses formations de gauche.

Bruno Retailleau, président de LR et ministre de l’Intérieur reconduit, a exprimé son mécontentement, jugeant que la composition du gouvernement « ne reflète pas la rupture promise ». Il a d’ailleurs convoqué un comité stratégique de son parti pour discuter de la situation. Le soutien de LR est jugé essentiel pour éviter une motion de censure à l’Assemblée.

Le retour de Bruno Le Maire au ministère des Armées, après avoir initialement écarté toute participation gouvernementale, est une des principales surprises et sources de discorde. Qualifié par ses opposants de « Mozart de la finance qui a ruiné notre pays » par Patrick Kanner (PS), ou encore de « l’homme aux 1 000 milliards de dette » par Éric Ciotti (LR), sa nomination est perçue comme un « signal » par certains députés LR. De son côté, Gabriel Attal, patron de Renaissance, dénonce le « spectacle affligeant » de la classe politique, regrettant que la méthode du « quoi avant le qui » n’ait pas été retenue.

L’Union des démocrates et indépendants (UDI) a également annoncé sa rupture avec le socle commun de la majorité, aucun de ses membres n’ayant été nommé au gouvernement. La formation centriste estime que « l’UDI reprend son entière liberté ». Rachida Dati, ministre de la Culture reconduite, a appelé Les Républicains à ne « pas se défiler » et à faire preuve de « responsabilité » face à la gravité du moment pour le pays.

Sébastien Lecornu, quant à lui, défend un gouvernement « qui rassemble et ressemble au socle commun » et réitère son renoncement à l’article 49.3 de la Constitution, soulignant que « le Parlement aura le dernier mot ». Le gouvernement sera complété par des ministres délégués après les déclarations de politique générale, s’inscrivant dans le même modèle que le gouvernement Attal.