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Le gouvernement Lecornu en formation provoque des remous : LR est divisé, tandis que le MoDem et Horizons attendent de clarifier leur position face à la feuille de route du Premier ministre. L'opposition prépare une motion de censure.

Alors que Sébastien Lecornu s’attelle à la formation de son nouveau gouvernement, la scène politique française est en pleine effervescence. Le Premier ministre désigné a transmis une « feuille de route gouvernementale » aux principaux partis de la coalition, notamment Renaissance, Les Républicains (LR), le MoDem, Horizons et l’UDI. Ce document vise à rassembler ces formations autour de priorités communes, malgré leurs divergences.

Chez Les Républicains, la question de la participation au gouvernement Lecornu divise. Laurent Wauquiez, patron des députés LR, a exprimé son opposition, estimant que « les conditions n’étaient pas réunies » pour une telle alliance. À l’inverse, Bruno Retailleau, président du parti, s’est montré favorable à l’intégration, craignant que LR ne soit tenu pour « responsable du chaos » en cas de refus. Cette scission met en lumière les tensions internes au sein de la droite française.

De son côté, Sébastien Lecornu a annoncé un projet de loi imminent pour lutter contre les « fraudes sociales et fiscales ». Via un message publié sur X, il a détaillé des mesures visant à « mieux détecter, sanctionner et recouvrer » ces fraudes, qu’elles proviennent de particuliers ou d’entreprises. Parmi les propositions, on trouve le renforcement du contrôle du financement des formations par le CPF et le versement des allocations chômage uniquement sur des comptes bancaires domiciliés en Union européenne.

Les autres partis de la coalition sont également en pleine réflexion. Le MoDem, par la voix de Marc Fesneau, a affirmé qu’il était « naturel » que sa formation participe au gouvernement, tout en insistant sur la nécessité d’une « feuille de route collective plus balisée ». Le parti Horizons, dirigé par Édouard Philippe, a également tenu une réunion de son bureau politique pour statuer sur sa position. L’UDI, quant à elle, s’est dite « préoccupée » par l’absence de coordination au sein de la coalition, souhaitant consulter ses instances avant de prendre une décision.

Face à cette incertitude, l’opposition réagit. La France insoumise (LFI), par l’intermédiaire de Manuel Bompard, a confirmé son intention de déposer une motion de censure dès mardi, invitant les groupes écologistes et communistes à la cosigner. Marine Tondelier, secrétaire nationale des écologistes, a également appelé à une motion de censure unitaire, critiquant l’action du gouvernement sortant en matière d’environnement. La semaine à venir s’annonce donc riche en débats et en rebondissements politiques.