
La situation des Résidences du Valentin à Gourette, dans les Pyrénées-Atlantiques, met en lumière les défis majeurs auxquels sont confrontées de nombreuses copropriétés de moyenne montagne édifiées dans les années 1970. Sans une aide financière publique substantielle, l’équilibre économique de ces ensembles immobiliers semble intenable.
Les 800 copropriétaires de cet immense complexe immobilier, sous administration provisoire depuis 2020, ont récemment pris connaissance du rapport tant attendu de l’administrateur judiciaire. Ce document détaille les coûts faramineux nécessaires à la rénovation de la plateforme de 4600 m², qui présente un risque d’effondrement imminent. Située au-dessus de quatre niveaux de parkings semi-enterrés désormais interdits d’accès, cette plateforme est au cœur des préoccupations.
Le complexe du Valentin, bâti entre 1968 et 1971, comprend près de 2000 lots, incluant environ 1150 places de parking et 450 appartements répartis dans une dizaine d’immeubles. Les malfaçons sont connues depuis des années, et l’état de la plateforme inquiète depuis une vingtaine d’années déjà, ses parkings étant fermés par décision préfectorale depuis l’automne 2021. Les travaux de rénovation sont devenus inéluctables.
Plusieurs scénarios de travaux ont été envisagés, avec des coûts estimés allant de 20 à 50 millions d’euros. Un avant-projet sommaire (APS) propose la démolition et la reconstruction des dalles et poutrelles, ainsi que le renforcement des poutres et fondations pour assurer la stabilité de l’ouvrage. Certains copropriétaires redoutent une expropriation si les moyens financiers ne sont pas trouvés pour réaliser ces travaux essentiels.
Cette situation à Gourette est emblématique des difficultés rencontrées par les copropriétés dégradées en France, qu’elles soient en montagne ou ailleurs. Le manque d’entretien, les problèmes financiers des copropriétaires, et des syndics parfois défaillants contribuent à la dégradation du bâti. Des dispositifs publics existent pour accompagner ces rénovations, mais l’ampleur des coûts au Valentin nécessite un soutien public significatif pour éviter le pire scénario.