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Le géant de la tech, Google, échappe au démantèlement de son moteur de recherche Chrome, malgré la reconnaissance d'un monopole par le juge fédéral Amit Mehta. Une victoire pour le groupe, mais qui l'oblige à partager des données avec ses rivaux.

Un juge fédéral à Washington a statué que Google, bien que détenant un monopole avec son moteur de recherche, ne serait pas contraint de se scinder. Cette décision, rendue le mardi 2 septembre, est considérée comme une victoire majeure pour le géant de la technologie, qui évite ainsi un démantèlement bien plus sévère que ce que demandait le ministère fédéral de la Justice.

Le juge Amit Mehta avait précédemment affirmé en août 2024 que Google était un monopole et avait agi comme tel pour maintenir cette position, notamment par des accords de distribution exclusifs avec des entreprises comme Apple, assurant ainsi une part de marché de plus de 90 % pour son moteur de recherche. Toutefois, dans sa décision finale, le juge a ordonné à Google de céder certains de ses résultats de recherche et données à des entreprises concurrentes. Il a également interdit à Google de conclure ou de maintenir des contrats exclusifs liés à la distribution de Google Search, Chrome, Google Assistant et l’application Gemini.

Cette issue représente un revers pour l’administration Trump, qui avait initié les poursuites en 2020, ainsi que pour celle de Joe Biden, qui avait poursuivi le procès. Néanmoins, elle a été accueillie positivement par les investisseurs. L’action d’Alphabet, la maison mère de Google, a bondi de 7 % dans les échanges informels après la clôture de Wall Street, un analyste qualifiant cette décision de « victoire monstre » pour le groupe.

Malgré les exigences du ministère de la Justice de forcer Google à vendre son navigateur Chrome et à interdire à l’entreprise d’accéder au marché des navigateurs pendant cinq ans, le juge Mehta a estimé que cette demande allait « trop loin » et aurait pu causer plus de tort que de bien. La décision permet à Google de maintenir ses partenariats lucratifs, y compris l’accord avec Apple qui assure à Google d’être le moteur de recherche par défaut sur les iPhones.

Le juge a souligné que l’émergence de l’intelligence artificielle générative (GenAI) a modifié le paysage concurrentiel, offrant de nouvelles perspectives de défis à la domination de Google. La décision prévoit une surveillance réglementaire de six ans pour s’assurer que Google ne retombe pas dans des pratiques anticoncurrentielles. Google, de son côté, a indiqué qu’il examinait la décision, exprimant des préoccupations quant à l’impact sur les utilisateurs et leur vie privée.