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En Gironde, les pompiers adoptent l'intelligence artificielle pour la surveillance des forêts. Ce système innovant permet une détection précoce des incendies, réduisant les fausses alertes et optimisant les interventions. Un gain de temps précieux pour les secours. [14]

Trois ans après les incendies dévastateurs de 2022 en Gironde, les sapeurs-pompiers ont transformé leur stratégie de surveillance des massifs forestiers grâce à l’intégration d’un logiciel basé sur l’intelligence artificielle (IA). Ce nouvel outil est devenu essentiel pour la détection rapide des fumées, optimisant ainsi l’efficacité des interventions.

Auparavant, la surveillance s’effectuait depuis 22 tours de guet. Désormais, les observations sont centralisées dans une caserne, où les images provenant de caméras fixes et mobiles installées sur les tours sont analysées en temps réel. L’IA joue un rôle crucial en traitant ces images pour détecter la présence de fumées, complétant l’expertise humaine sans la remplacer.

Ce procédé s’est montré d’une redoutable efficacité. Selon Thierry Hainaut, ingénieur en chef responsable du système, les caméras peuvent signaler un départ de feu avant même la réception des premiers appels citoyens. L’IA, en s’enrichissant de données spécifiques au massif girondin, a déjà considérablement progressé. Son taux de fausses alertes a chuté de 20% fin 2024 à seulement 3% actuellement.

Pour les pompiers, cette technologie représente un gain de temps considérable. Le capitaine Corentin Fuster souligne l’optimisation du travail : « Nous sommes plus efficaces sur la détection précoce du feu et sa compréhension car nous avons des images. Cela nous permet de gagner un temps précieux. » Le sergent-chef Mathieu Nanceau ajoute : « C’est le jour et la nuit. » La centralisation des opérations a également amélioré le confort des équipes, qui ne regrettent plus les longues rondes dans les tours de guet.

Bien que l’IA détecte efficacement les débuts d’incendie, elle n’est pas infaillible. Elle peut confondre les nuages de poussière avec de la fumée et nécessite d’être paramétrée pour ignorer les émissions normales des cheminées industrielles. De plus, sa dépendance à l’électricité constitue son principal point faible, nécessitant un retour aux méthodes traditionnelles en cas de panne.