
La présidente du conseil italien, Giorgia Meloni, souvent érigée en modèle par la droite française, notamment par Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez lors de la campagne pour la présidence des Républicains (LR), suscite des réactions plus nuancées concernant sa politique d’immigration. Alors que M. Retailleau louait auparavant sa capacité à « rassembler » et Laurent Wauquiez saluait le « redressement économique » et la « lutte contre l’assistanat » en Italie, le récent décret de Mme Meloni autorisant l’entrée de 500 000 travailleurs étrangers entre 2026 et 2028 a provoqué un certain embarras.
Ce décret triennal, signé fin juin, prévoit l’admission de près de 500 000 travailleurs non-européens sur trois ans, avec une allocation de 164 850 permis de travail en 2026, pour atteindre un total de 497 550 nouvelles entrées d’ici fin 2028. Cette initiative vise à pallier les pénuries de main-d’œuvre dans un pays confronté à un vieillissement rapide de sa population et un faible taux de natalité, notamment dans les secteurs de l’agriculture, de la construction et des soins aux personnes âgées. Il s’agit de la deuxième expansion majeure du cadre d’immigration légale sous l’administration Meloni, qui avait déjà autorisé plus de 450 000 permis entre 2023 et 2025.
Interrogé sur le sujet, Bruno Retailleau a rapidement esquivé, arguant que « la baisse démographique a été beaucoup plus rapide [en Italie] que chez nous », tandis que l’entourage de Laurent Wauquiez a répété que « la situation des deux pays est très différente ». Ces déclarations soulignent une tentative de distinguer la situation française de celle de l’Italie, malgré l’admiration précédemment affichée pour la politique de Giorgia Meloni. La question de l’immigration de travail reste un sujet sensible et complexe au sein de la droite française.