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GiFi suspend son plan social de 166 postes au siège de Villeneuve-sur-Lot, en accord avec la CFDT. L'arrivée d'un nouveau dirigeant en septembre est attendue pour définir une nouvelle stratégie.

L’enseigne de bazars GiFi a annoncé, mercredi 23 juillet, la décision d’« interrompre » le plan social en cours qui concernait 166 postes de son siège historique situé à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne). Cette décision, prise « d’un commun accord » avec la CFDT, syndicat majoritaire, intervient dans l’attente de l’arrivée d’un nouveau dirigeant en septembre.

GiFi a précisé par communiqué que cette suspension permettra à Christophe Mistou, nommé président du directoire début juillet et prenant ses fonctions le 1er septembre, « d’analyser la situation et de construire une organisation cible fidèle à sa vision ». En revanche, l’autre plan social impactant 11 magasins et 116 postes, visant leur fermeture, sera mené à son terme.

Initialement, GiFi prévoyait une réduction de 5 % de ses effectifs nationaux (sur un total de 6 000 employés), avec la suppression de 186 postes au siège sur 730 et 116 dans les points de vente destinés à la fermeture. Ces mesures avaient été dévoilées début avril par le groupe afin de se redresser après avoir enregistré deux années de pertes, une première dans son histoire débutée en 1981.

Les difficultés de l’entreprise ont commencé en 2023 avec un changement de système informatique infructueux, exacerbées par la concurrence accrue de chaînes comme Action et Maxibazar, ainsi que des plateformes en ligne telles que Temu. Après un rééchelonnement de sa dette en 2024, GiFi a obtenu en janvier un plan de soutien financier auprès de ses banques, impliquant une nouvelle gouvernance et la mise en retrait de son fondateur, Philippe Ginestet.

Depuis, plusieurs dirigeants se sont succédé à la tête de l’entreprise, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 1,2 milliard d’euros en 2024. Christophe Mistou, actuel directeur général de Mr. Bricolage, prendra la présidence du directoire en septembre. GiFi a expliqué dans son communiqué que « l’organisation cible, telle qu’arrêtée en avril dernier par l’ancienne gouvernance, ne permettait pas d’opérer le retournement stratégique nécessaire pour l’entreprise ». L’enseigne a ajouté que si des ajustements s’avèrent nécessaires après l’arrivée de M. Mistou, « des négociations s’ouvriront, à l’aune du nouveau dialogue social instauré ».

Pierre Laffore, représentant de la CFDT, a salué cette décision à l’Agence France-Presse : « Il n’y aura pas de plan social, c’est une bonne chose au moins provisoirement pour 186 emplois ». La date butoir des négociations sur les modalités du plan de sauvegarde de l’emploi au siège, maintes fois reportée, était initialement fixée à vendredi prochain.