waste-management-costs
Le dernier baromètre Ifop « Les Français et leurs poubelles » révèle que les citoyens refusent de payer plus pour la gestion des déchets, malgré une production annuelle de 500 kg par personne. Le tri des biodéchets est même en recul. L'impact financier reste une ligne rouge pour les ménages, posant un défi aux collectivités face à l'augmentation des coûts de traitement.

Une étude récente de l’Ifop, intitulée « Les Français et leurs poubelles », révèle une tendance préoccupante : si le tri des déchets entre progressivement dans les habitudes, l’aspect financier demeure une « ligne rouge » pour les citoyens. Malgré les efforts des municipalités pour améliorer la gestion des déchets (caméras embarquées, conteneurs connectés, brigades vertes), la volonté de payer davantage pour ce service est en net recul.

Chaque Français produit en moyenne environ 500 kg de déchets par an, un chiffre stable selon l’Ademe. Face à cette production constante, les collectivités cherchent des solutions pour optimiser la collecte et le traitement. Cependant, le baromètre Ifop met en lumière une résistance face à l’augmentation des coûts. La redevance incitative, qui lie la facturation au volume de déchets produits, bien que séduisante en théorie pour encourager à mieux trier et réduire la quantité de déchets enfouis, se heurte à l’opposition des ménages.

Youri Ivanov, président du groupe Sepur, qui a commandé l’étude, souligne l’importance de ces résultats pour les collectivités, notamment à l’approche des élections municipales. Il apparaît que la préoccupation environnementale est reléguée au second plan lorsque la question du porte-monnaie est en jeu. Le tri des biodéchets, pourtant obligatoire depuis deux ans, est même en recul, signe que les nouvelles obligations peinent à s’ancrer sans adhésion financière.

Le coût de la gestion des déchets est significatif pour les collectivités, représentant une part importante de leur budget. En 2022, 21,6 milliards d’euros ont été consacrés à cette gestion en France, soit 34% des dépenses totales de protection de l’environnement. Ces coûts couvrent la collecte, le tri, le recyclage, l’accès aux déchèteries et les investissements nécessaires. L’enjeu est donc de trouver un équilibre entre l’amélioration du service, la réduction de l’impact environnemental et l’acceptabilité financière pour les Français.