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La génération Z conteste la révolution conservatrice mondiale, marquée par l'autoritarisme et les inégalités. Face à un marché de l'emploi précaire et la fermeture des frontières, ces jeunes du Sud global expriment un profond ressentiment.

La génération Z, née entre 1997 et 2010, émerge comme une force contestataire majeure dans le Sud global, bousculant l’ordre établi. Après l’échec des « printemps arabes » de 2011, le monde est entré dans une ère de révolution conservatrice, caractérisée par une montée de l’autoritarisme. Des figures telles que Donald Trump, Vladimir Poutine, Recep Tayyip Erdogan ou Narendra Modi incarnent cette tendance, qui mêle l’exaltation de valeurs dites « traditionnelles » et la célébration de la technologie. Même les démocraties européennes ne sont pas épargnées, et les événements récents au Sahel ou au Sénégal en témoignent.

Cette révolution conservatrice repose sur deux piliers principaux. Premièrement, une remise en cause croissante de la démocratie, souvent discréditée. Deuxièmement, la persistance de régimes de prédation économique, redessinés par le néolibéralisme depuis les années 1980. Ces systèmes favorisent la concentration des richesses entre les mains du pouvoir, privatisent les services publics et transforment l’État en un instrument d’accumulation pour une élite privilégiée, amplifiant les inégalités sociales.

C’est contre cet ordre, générateur d’inégalités et d’injustices sociales, que se dresse la « gen Z ». Ces jeunes, souvent diplômés et hyperconnectés, peinent à trouver leur place dans un marché de l’emploi « ubérisé » et précaire. Ils sont pris en étau entre cette précarité et la fermeture des frontières occidentales. Pour les sociétés du Sud, cette restriction migratoire entraîne une chute des mandats, source vitale de revenus face au déclin de l’aide internationale. L’humiliation vécue dans les consulats et les tragédies des migrations renforcent un ressentiment anticolonial et antiesclavagiste. La mobilisation de la jeunesse actuelle annonce-t-elle de nouvelles formes de contestation face à ces défis mondiaux ?