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Le récent accès de violence à Gaza met en lumière les défis du plan de paix de Donald Trump. Entre libération d'otages et reconstruction, les imprécisions du plan menacent sa réussite. Le soutien international est crucial pour la stabilisation de la région.

Un accès de violence à Gaza ce dimanche a servi de grave avertissement, survenant moins d’une semaine après l’annonce par Donald Trump d’un succès incertain dans le conflit israélo-palestinien. Les récentes pertes humaines palestiniennes et israéliennes, couplées à l’interruption de l’aide humanitaire, rappellent les conséquences désastreuses lorsque les parties sont laissées à elles-mêmes. Le retour des émissaires américains, Jared Kushner et Steve Witkoff, témoigne de la prise de conscience par la Maison Blanche de l’ampleur du défi. Ils visent à relancer un processus menant, sous certaines conditions, à la potentielle création d’un État palestinien, une tâche colossale.

Assurer un cessez-le-feu et la libération des otages israéliens est une première étape cruciale. Cependant, la véritable difficulté réside dans l’application concrète du plan présenté le 29 septembre. Ce dernier prévoit la mise en place d’une force internationale et d’une structure pour accompagner le désarmement du Hamas et instaurer l’ordre nécessaire à la reconstruction de Gaza, dévastée par les bombardements israéliens. Le retrait de l’armée israélienne de la bande de Gaza est également indispensable. Les imprécisions du plan, comme l’absence de calendrier ou de mention de la Cisjordanie et de sa colonisation croissante, menacent de faire dérailler les efforts à tout moment.

Pour que ce plan de paix aboutisse, Donald Trump, qui y a lié son nom, doit faire face à des obstacles significatifs. Les départs au département d’État ont privé la diplomatie américaine de son expertise. L’échec de la Gaza Humanitarian Foundation, mise en place par les États-Unis et Israël, a discrédité l’usage de contractuels sans connaissance du terrain, soulignant la valeur des agences des Nations unies écartées. Le sommet de Charm El-Cheikh, le 13 octobre, a été un premier pas encourageant vers l’internationalisation de la question de Gaza. Traduire le plan de paix en une résolution des Nations unies, avec un vote unanime du Conseil de sécurité, renforcerait considérablement ses chances de succès.

Ce retour au multilatéralisme, malgré la politique passée de Donald Trump, pourrait être dicté par le pragmatisme. Washington ne peut réussir sans un soutien actif des puissances régionales, prêtes à s’impliquer pour stabiliser le Proche et le Moyen-Orient. Le temps presse pour trouver une solution durable à cette crise persistante et éviter de nouvelles escalades de violence.