
Philippe Lazzarini, commissaire général de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), dépeint une situation de profonde détresse à Gaza. Alors que l’offensive de l’armée israélienne s’intensifie, une atmosphère d’« incrédulité, de panique, de peur et d’angoisse » règne dans la ville. Les habitants de Gaza se sentent en effet désemparés, ne sachant où se diriger, car les ordres d’évacuation vers des zones dites humanitaires sont perçus comme des mesures insignifiantes. Selon l’UNRWA, l’intensification des opérations israéliennes à Gaza a déjà entraîné le déplacement de plus de 16 000 personnes en une semaine en août 2025, les forçant à installer leurs tentes dans des écoles déjà surpeuplées.
La crainte d’un déplacement permanent hante les esprits, ravivant le souvenir douloureux de la première Nakba en 1948, qui a vu le déplacement forcé de 700 000 Palestiniens lors de la création de l’État d’Israël. Cette angoisse de ne jamais pouvoir revenir est profondément ancrée dans la mémoire collective. L’UNRWA, fondée en 1949, joue un rôle crucial à Gaza, en Cisjordanie, en Jordanie, au Liban et en Syrie, avec plus de 10 000 employés palestiniens dédiés aux missions humanitaires, à l’éducation et à la santé.
Les relations entre l’UNRWA et Israël se sont tendues après l’attaque du Hamas en octobre 2023, Israël accusant l’agence de complicité avec le mouvement palestinien. Cependant, des enquêtes internes de l’ONU ont démenti ces allégations. Philippe Lazzarini, qui se voit désormais refuser l’accès à Jérusalem par Israël, a souligné l’ampleur de la crise humanitaire. L’UNRWA a averti qu’une nouvelle escalade aggraverait les souffrances et précipiterait davantage de personnes vers la catastrophe, alors que la famine sévit déjà sur le territoire.