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La bande de Gaza est dévastée par des mois de conflit, avec 66% des structures endommagées. Les destructions sont absolues et systématiques, touchant habitations, écoles et infrastructures. La situation humanitaire est critique, avec une population déplacée et confrontée à la famine.

La bande de Gaza présente un panorama de désolation, marqué par des destructions absolues et systématiques. Des convois militaires traversent des zones où règnent des amoncellements de gravats, des maisons pulvérisées et des immeubles en ruine. Cette vision s’étend de la frontière israélienne jusqu’à la mer Méditerranée, puis vers la ville de Gaza, dont le cœur semble légèrement moins impacté. Selon les analyses, 66 % des structures dans la bande de Gaza, soit 163 778 bâtiments, ont subi des dommages. Parmi ceux-ci, 52 564 ont été complètement détruits, 18 913 gravement endommagés, et des milliers d’autres touchés à des degrés divers.

Le vendredi 3 octobre après-midi, peu avant l’acceptation par le Hamas de la libération d’otages et l’appel du président américain Donald Trump à la fin des combats, une quinzaine de médias internationaux, dont Le Monde, ont été autorisés à visiter une partie de l’enclave sous contrôle israélien. Ce territoire, désormais interdit aux Palestiniens, représente 82 % de la bande de Gaza, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA). Le déplacement, strictement encadré par l’armée israélienne, a révélé l’ampleur des dégâts. Depuis le 7 octobre 2023, Israël interdit aux journalistes étrangers d’entrer de manière indépendante dans la bande de Gaza.

Dans la zone frontalière, qualifiée de « périmètre de sécurité » durable par le gouvernement, la destruction est totale. Les bâtiments agricoles ont été réduits en poussière, un par un. Sur la route défoncée menant à la banlieue sud de la ville de Gaza, où les transports de troupes blindées avancent difficilement dans le sable, des quartiers entiers ne sont plus que des fantômes. Une mosquée, dont le minaret est brisé en deux et le bâtiment principal effondré, côtoie ce qui fut un commerce de quartier ou une aire de jeux pour enfants, désormais un amas de plastique et de ferraille. L’ONU rapporte que 97 % des écoles ont été endommagées ou détruites.

La situation humanitaire est catastrophique. Près de 1,9 million de Palestiniens ont été déplacés, soit 90 % de la population, beaucoup ayant dû se déplacer à plusieurs reprises. La famine est devenue une réalité mortelle, et des milliers de personnes sont présumées ensevelies sous les décombres. Les habitants de Gaza sont confrontés à un manque critique d’eau potable, de nourriture et de fournitures médicales. La reconstruction du territoire pourrait prendre des décennies et coûter des dizaines de milliards de dollars.