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Le destin tragique des jumelles Rawan et Razan Barbakh à Gaza, luttant contre la leucémie au milieu du conflit, met en lumière la crise humanitaire et l'effondrement des soins. Razan est décédée à 14 ans, l'hôpital Nasser étant incapable de la soigner.

Deux sœurs jumelles, Rawan et Razan Barbakh, partageaient non seulement un lien indéfectible mais aussi un combat contre la leucémie. Sur Facebook, la page de Rawan est devenue un poignant mémorial pour Razan, décédée en novembre 2024 à l’âge de 14 ans. Leurs grands yeux noirs et leurs sourires d’enfants évoquent une tendresse désormais endeuillée par la réalité de la bande de Gaza.

Dans le sud de l’enclave, l’hôpital Nasser, autrefois un établissement crucial, n’a pas pu offrir les soins nécessaires à Razan, emportée par la maladie. Ce drame s’inscrit dans le contexte plus large de l’offensive israélienne qui a dévasté Gaza. L’hôpital Nasser a été frappé par un obus et pris d’assaut en février 2024, entraînant la mort d’une personne et blessant huit autres, selon Médecins Sans Frontières. Les forces israéliennes se sont retirées de l’établissement, laissant derrière elles un hôpital sans eau ni électricité.

Le père des jumelles, Arafat Barbakh, témoigne de la souffrance intense endurée pendant le conflit. Les deux filles nécessitaient des transfusions sanguines régulières, mais les réserves des hôpitaux étaient à sec, forçant la famille à chercher désespérément des donneurs. Originaire de Rafah, Arafat vit aujourd’hui à Al-Mawasi, une zone côtière du sud où des centaines de milliers de tentes abritent des déplacés. Plus de 800 000 personnes ont fui Rafah depuis le début de l’opération militaire israélienne en mai 2024, cherchant refuge dans des zones comme Al-Mawasi qui manquent cruellement d’infrastructures sanitaires et d’accès à l’eau potable.

La situation humanitaire à Gaza est qualifiée d’« apocalyptique » par le Programme Alimentaire Mondial, avec des millions de personnes manquant de nourriture, de carburant et de services de santé essentiels. Le cas des jumelles Barbakh met en lumière les conséquences dévastatrices de la guerre sur les civils, en particulier les plus vulnérables. La destruction des infrastructures de santé et le blocus de l’aide humanitaire ont créé une crise sans précédent, où même les traitements vitaux deviennent impossibles à obtenir.