
La Société des journalistes de l’Agence France-Presse (SDJ AFP) lance un cri d’alarme : les journalistes encore présents à Gaza, y compris les collaborateurs de l’AFP, sont menacés par la famine après plus de vingt et un mois de conflit. C’est la première fois dans l’histoire de l’agence, fondée en 1944, qu’une telle situation se présente, où des collaborateurs risquent de mourir de faim. La SDJ AFP a partagé cette préoccupation majeure sur X, soulignant la gravité de la crise humanitaire.
Depuis le retrait de ses journalistes titulaires courant 2024, l’AFP compte sur une équipe de pigistes à Gaza : un rédacteur, trois photographes et six vidéastes. Ces reporters, parmi d’autres rares professionnels, sont désormais les seules sources d’information directes sur ce qui se passe dans la bande de Gaza, la presse internationale étant interdite d’accès depuis près de deux ans. Leur travail est essentiel pour informer le monde sur la situation désastreuse sur place.
Le témoignage de Bashar, un collaborateur de l’AFP depuis 2010, illustre la gravité de la situation. Ce photographe pigiste de 30 ans a récemment exprimé son épuisement sur Facebook : « Je n’ai plus la force de travailler pour les médias. Mon corps est maigre et je ne peux plus travailler. » Malgré les salaires versés par l’AFP, les journalistes ne trouvent rien à acheter ou seulement à des prix exorbitants, aggravant leur situation déjà précaire. Le manque criant de nourriture et d’eau est le problème majeur.
Les membres de la SDJ AFP sortants expriment leur profonde inquiétude face à la détérioration continue des conditions de vie de leurs collègues. Ils craignent à tout moment d’apprendre leur décès, une perspective qu’ils jugent « insupportable ». Cette alerte souligne l’urgence d’une intervention humanitaire pour garantir la survie des derniers témoins des événements de Gaza.