
L’armée israélienne a confirmé avoir mené une frappe ayant entraîné la mort d’Anas al-Sharif, un correspondant d’Al Jazeera, le qualifiant de « terroriste » se « faisant passer pour un journaliste ». Al Jazeera a annoncé que quatre de ses journalistes, incluant deux correspondants et deux cameramen, ont été tués dans une frappe israélienne « ciblée » sur leur tente à Gaza dimanche. L’armée israélienne a affirmé avoir visé l’un d’eux, qu’elle a identifié comme un « terroriste » du Hamas. Selon Al Jazeera, « al-Sharif, 28 ans, a été tué dimanche après qu’une tente utilisée par les journalistes devant la principale entrée de l’hôpital (al-Shifa, à Gaza-ville) a été frappée ».
La chaîne basée au Qatar a également indiqué que « le correspondant d’Al Jazeera Mohammed Qreiqeh et les cameramen Ibrahim Zaher et Mohammed Noufal font partie des victimes ». Anas al-Sharif était l’un des visages les plus reconnaissables parmi les correspondants couvrant quotidiennement le conflit à Gaza. L’armée israélienne a justifié sa frappe en déclarant sur Telegram que al-Sharif « était le chef d’une cellule terroriste au sein de l’organisation terroriste Hamas et était responsable de la préparation d’attaques de roquettes contre des civils israéliens et les troupes » israéliennes.
Cette situation s’inscrit dans un contexte de tensions prolongées entre le média et le gouvernement israélien. En mai 2024, Israël avait déjà pris la décision d’interdire la diffusion d’Al Jazeera dans le pays et de fermer ses bureaux, un acte résultant d’un conflit de longue date aggravé par la guerre en cours dans la bande de Gaza. L’armée israélienne a fréquemment accusé les journalistes de cette chaîne d’être des « agents terroristes » à Gaza, affiliés au Hamas, mouvement islamiste à l’origine de l’attaque du 7 octobre 2023 en Israël qui a déclenché le conflit. Malgré ces accusations, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a affirmé dimanche avoir donné l’ordre à l’armée d’autoriser un plus grand nombre de journalistes de la presse internationale à travailler sous son contrôle dans la bande de Gaza.