
La situation à Gaza reste extrêmement tendue. Le chef de la diplomatie française démissionnaire, Jean-Noël Barrot, en visite en Arabie saoudite, a déclaré jeudi que le Hamas avait « perdu » et devait se résoudre à sa « reddition ». Il a réitéré le soutien de la France au plan américain pour mettre fin à la guerre, qui est actuellement examiné par le mouvement palestinien.
Parallèlement, Amnesty International a vivement critiqué l’interception d’une flottille humanitaire pour Gaza par l’armée israélienne dans les eaux internationales, la qualifiant d’« acte d’intimidation » et d’« attaque éhontée contre des militant·e·s de la solidarité menant une mission humanitaire entièrement pacifique ». La secrétaire générale, Agnès Callamard, a souligné qu’« Israël montre une nouvelle fois son mépris absolu pour les ordonnances juridiquement contraignantes de la Cour internationale de justice ».
La communauté internationale réagit fermement à ces événements. Le président colombien Gustavo Petro a annoncé l’expulsion de la délégation diplomatique israélienne. En Belgique, le ministre des affaires étrangères Maxime Prévot a convoqué l’ambassadrice d’Israël, jugeant inacceptables l’arraisonnement et le lieu de l’interception. L’Italie a également confirmé l’arrestation de 40 de ses ressortissants participant à la flottille.
Sur le plan humanitaire, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé une alerte préoccupante. Près de 42 000 personnes dans la bande de Gaza, dont un quart d’enfants, souffrent de « blessures invalidantes » dues au conflit et nécessiteront des soins pendant des années. Parmi les 167 376 blessés recensés depuis octobre 2023, plus de 5 000 ont subi une amputation. Le système de santé gazaoui, déjà fragilisé, est incapable de faire face à l’ampleur de cette crise, avec seulement 14 hôpitaux sur 36 partiellement fonctionnels et une pénurie critique de personnel spécialisé. L’OMS appelle à un soutien immédiat et à un cessez-le-feu pour permettre aux Gazaouis de guérir et d’accéder à la santé.
Pendant ce temps, les chars israéliens bloquent la route principale vers la ville de Gaza, empêchant le retour des déplacés. Israël Katz a donné une « dernière occasion » aux habitants de s’enfuir vers le sud. Les Nations unies estiment que 600 000 à 700 000 personnes se trouvent encore dans la ville.
Enfin, les Pays-Bas ont annoncé qu’ils allaient accueillir un nombre « très limité » d’enfants gazaouis blessés nécessitant des soins hautement spécialisés, marquant un changement dans leur politique antérieure. Selon le ministère de la santé de l’enclave palestinienne, au moins 77 personnes ont été tuées et 222 blessées au cours des dernières vingt-quatre heures, portant le nombre total de morts à 66 225 depuis octobre 2023.