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Les journalistes de l'AFP à Gaza font face à des conditions extrêmes, confrontés à la faim, l'épuisement et des prix exorbitants. Leur mission d'information est menacée par une crise humanitaire sans précédent.

Dans la bande de Gaza, les journalistes de l’Agence France-Presse (AFP) sont confrontés à des conditions de vie extrêmes, où la faim est devenue une souffrance quotidienne, éclipsant même la peur des bombardements. La situation humanitaire, qualifiée de dramatique, impacte directement leur capacité à travailler et à témoigner de la réalité sur le terrain. Plusieurs d’entre eux, y compris des photographes nominés pour le prix Pulitzer, luttent contre l’épuisement et les pénuries alimentaires.

Bashar Taleb, 35 ans, photographe de l’AFP et candidat au Pulitzer, vit au milieu des ruines de sa maison et doit interrompre son travail pour chercher de la nourriture pour sa famille, se sentant « complètement abattu » pour la première fois. Son collègue, Omar Al-Qattaa, également photographe de 35 ans et nommé au Pulitzer, souffre d’épuisement et de douleurs dorsales, aggravées par le manque de médicaments et d’aliments nutritifs. Khadr Al-Zanoun, 45 ans, a perdu 30 kilos depuis le début du conflit, évoquant des évanouissements et une « fatigue extrême » qui rend son travail difficile.

Eyad Baba, photojournaliste de 47 ans, déplacé vers Deir Al-Balah, a dû louer un logement à un prix exorbitant pour abriter sa famille, affirmant ne plus supporter la faim qui touche ses enfants. Il souligne que la « douleur de la faim est plus forte que la peur des bombardements ». La journaliste Ahlam Afana, 30 ans, dénonce une crise de liquidités due à des frais bancaires exorbitants et une inflation galopante. Un kilo de farine peut atteindre 100 à 150 shekels israéliens (25 à 38 dollars), des prix inabordables. Le riz coûte 100 shekels, le sucre dépasse les 300, et même les fruits de saison atteignent 100 shekels le kilo.

Ces conditions extrêmes, incluant le manque d’eau potable et l’explosion des prix du carburant rendant les déplacements impossibles, forcent les journalistes à travailler depuis des tentes délabrées sous une chaleur étouffante. Le vidéaste Youssef Hassouna, 47 ans, confie la perte de proches et le « profond vide intérieur » ressenti, tout en continuant à documenter le conflit. Zouheir Abou Atileh, ancien collaborateur de l’AFP, décrit la situation comme « catastrophique », préférant la mort à cette vie. La Société des journalistes de l’AFP a alerté sur la situation de leurs pigistes, craignant qu’ils ne meurent de faim.