
La situation à Gaza reste tendue malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre. Les efforts diplomatiques s’intensifient pour stabiliser la région et rapatrier les dépouilles des otages toujours retenues. Marco Rubio, le secrétaire d’État américain, a réaffirmé l’engagement des États-Unis à ne cesser leurs efforts qu’une fois toutes les dépouilles restituées, rencontrant des familles d’otages à double nationalité. Treize dépouilles seraient encore à Gaza.
Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, administrée par le Hamas, a rapporté la mort de 19 Palestiniens et sept blessés au cours des dernières quarante-huit heures, dont quatre tués par des tirs de l’armée israélienne. Depuis le début du cessez-le-feu, 93 Palestiniens ont été tués et 324 blessés. Parallèlement, des frappes israéliennes au Liban ont fait deux morts vendredi, l’armée israélienne ayant affirmé avoir « éliminé » un responsable logistique du Hezbollah.
Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a dénoncé l’impuissance des institutions internationales face au drame de Gaza et a appelé à une réforme profonde du système multilatéral lors d’une rencontre avec le premier ministre malaisien. Il a critiqué l’incapacité du Conseil de sécurité de l’ONU à agir, qualifiant la situation de génocide.
Un Centre de coordination militaro-civil (CMCC) a été inauguré le 17 octobre par le Centcom américain pour soutenir les efforts de stabilisation. Le personnel militaire américain ne sera pas déployé à Gaza, mais facilitera l’acheminement de l’aide humanitaire et la surveillance du cessez-le-feu. Des officiers de liaison français et britanniques ont été déployés au sein du CMCC pour la phase de planification. L’Australie, l’Espagne, le Canada, Chypre, le Danemark, la Jordanie, l’Allemagne, la Grèce et les Émirats arabes unis devraient également participer à cette initiative.
Des drones de surveillance américains ont commencé à survoler la bande de Gaza pour s’assurer du respect du cessez-le-feu par Israël et le Hamas. Ces missions sont menées dans le cadre du CMCC. Par ailleurs, un comité palestinien temporaire, composé de résidents indépendants, a été mis en place pour gérer les affaires et services essentiels à Gaza. Les groupes palestiniens ont aussi convenu d’une stratégie pour « revitaliser l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) en tant que seul représentant légitime du peuple palestinien ».
Le retour des Palestiniens dans le nord de la bande de Gaza est difficile, beaucoup peinant à retrouver leur logement dans les ruines. L’ONU rapporte que la majorité des déplacés résident dans des sites surpeuplés et improvisés. La défense civile a exhorté les déplacés à sécuriser leurs tentes et à éviter les bâtiments bombardés. Plus d’un million de repas chauds sont distribués chaque jour et six boulangeries soutenues par l’ONU ont repris la production de pain dans le Nord.
L’Unicef a alerté sur la situation de l’éducation à Gaza, où 85 % des écoles sont détruites ou inutilisables, soulignant le risque d’une « génération perdue » si une transition réelle n’est pas mise en place. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé à l’ouverture de tous les points de passage de Gaza pour l’aide humanitaire et les évacuations sanitaires, car plus de 700 personnes sont décédées en attente d’évacuation médicale depuis le début du conflit.






