
La situation à Gaza est de plus en plus qualifiée de tragédie humaine, avec des voix grandissantes, y compris parmi les historiens et les associations israéliennes, évoquant un potentiel génocide. Des figures comme Omer Bartov et Amos Goldberg, ainsi que des organisations telles que B’Tselem et Médecins pour les droits humains, ont courageusement tiré la sonnette d’alarme. Ce constat survient alors que l’on commémore le génocide de Srebrenica de 1995, soulignant que l’impossible d’hier est devenu la réalité d’aujourd’hui, notamment en raison du silence et de la paralysie morale.
Les organisations internationales et le droit international sont mis à rude épreuve, subissant des pressions intenses. Le but est de maintenir un silence assourdissant, alors que ces entités ont précisément pour mission de nommer et de qualifier de telles atrocités. Ne pas réagir équivaut à se rendre complice, tandis que nommer la situation est déjà une forme d’action.
À Gaza, la mort prend de multiples formes : les bombardements incessants, la famine organisée – avec des populations privées d’eau, d’électricité et de médicaments – et les violences pour l’accès à la nourriture. La population est également confrontée à l’humiliation quotidienne, les survivants étant dépossédés de leur dignité et de tout espoir. Ces différentes manifestations de la mort convergent vers une seule réalité, nourrie par une intention manifeste.
La crise humanitaire à Gaza est qualifiée de catastrophe, avec des pénuries critiques de nourriture, de carburant et de fournitures médicales. La destruction des infrastructures, notamment les hôpitaux et les systèmes d’assainissement, a exacerbé la situation, menant à une augmentation des maladies et de la malnutrition sévère. Plus de 59 000 Palestiniens auraient été tués et plus de 143 000 blessés depuis octobre 2023, selon l’OCHA. Des experts des Nations Unies estiment que la famine est une réalité imminente, avec près d’un demi-million de personnes menacées. Le blocus quasi total de l’aide par Israël complique gravement l’acheminement des fournitures essentielles. De nombreuses organisations humanitaires appellent à un cessez-le-feu immédiat et à une augmentation massive de l’aide.