
Vingt ans de réclusion criminelle ont été requis vendredi 24 octobre contre Seddik Benbahlouli. Âgé de 55 ans, ce dernier membre présumé du « gang de Roubaix » est actuellement jugé devant les assises du Nord depuis le 17 octobre. Il est poursuivi pour tentative de meurtre sur deux policiers en janvier 1996, recel de véhicule volé et détention d’armes. L’avocat général a demandé qu’il soit condamné à « la même peine » qu’en 2001, où il avait écopé de vingt ans de prison par contumace.
M. Benbahlouli, membre présumé de ce groupe mêlant grand banditisme et islamisme radical dans les années 1990, a été retrouvé en 2023 aux États-Unis, après vingt-sept ans de cavale. N’ayant pas acquiescé à ce verdict après son arrestation, un nouveau procès a été ouvert, dont le verdict est attendu lundi. L’accusé n’a pas assisté aux réquisitions, apparaissant rarement depuis le début de son procès le 17 octobre, clamant que ce procès n’a pour lui « aucun sens ».
Son silence a empêché de lever les nombreuses zones d’ombre sur sa participation au groupe. L’avocat général a rappelé la « scène de guerre » du 27 janvier 1996, où des rafales d’armes lourdes ont été tirées. La volonté de tuer était « manifeste », selon l’avocate des policiers. Des traces d’ADN de Seddik Benbahlouli ont été retrouvées près des lieux. Les quatre autres survivants du gang ont été condamnés à des peines de quinze à vingt-cinq ans de réclusion. Trois ont tenté de le dédouaner, tandis qu’Omar Zemmiri a refusé d’être auditionné.
Les motivations du « gang de Roubaix », dont plusieurs membres ont séjourné en Bosnie en 1994-95, restent énigmatiques. Le groupe a semé la terreur début 1996 : braquages, attaques avec armes de guerre, mort d’un civil, attaque de fourgon blindé au lance-roquettes, et une tentative d’attentat à la voiture piégée à Lille. L’escalade a pris fin le 29 mars 1996 avec l’assaut du Raid et la mort de plusieurs membres du gang, dont son chef présumé, Christophe Caze.







