
L’édition 2025 de Frieze London, qui s’est tenue du 15 au 19 octobre, a marqué un tournant, misant sur la diversité esthétique et géographique, ainsi que sur la jeunesse artistique. Contrairement aux années précédentes où l’excentricité et la provocation dominaient, cette édition a privilégié une approche plus sobre mais tout aussi captivante.
Une caractéristique notable fut le positionnement central des jeunes artistes, qui occupaient les espaces d’entrée de la foire, traditionnellement réservés aux galeries établies. Ce choix a permis aux visiteurs de découvrir des talents émergents dès leur arrivée. Parmi eux, les peintures moralistes d’Omar Fakhoury, exposées par la galerie Marfa’ de Beyrouth, ont particulièrement attiré l’attention par leur caractère introspectif et psychologiquement dense.
Une nouvelle section intitulée « Artist-to-Artist » a également été introduite, où des artistes reconnus ont mis en lumière des collègues moins visibles. L’artiste française Camille Henrot a ainsi choisi d’exposer Ilana Harris-Babou, dont les œuvres explorent la culture matérielle des objets quotidiens et les interfaces technologiques à travers la sculpture, la vidéo et l’installation. De même, la célèbre artiste afro-américaine Amy Sherald a mis en avant René Treviño, une figure de la résistance queer à Baltimore, dont les créations fusionnent les esthétiques aztèques et européennes.
Eva Langret, directrice de Frieze depuis 2019, a souligné cette volonté de rendre la foire accessible à tous les acteurs du marché de l’art, et non pas seulement à une élite de galeries. Cette stratégie vise à maintenir le dynamisme et l’attractivité de Londres sur la scène artistique mondiale, en se concentrant sur les voix émergentes et les présentations innovantes. Le marché de l’art londonien a d’ailleurs montré des signes de vitalité et des ventes solides lors de cette édition, avec un intérêt marqué pour les œuvres d’artistes contemporains et émergents.






