
Le conseil de prud’hommes de Paris a rendu une décision historique ce jeudi 6 novembre, reconnaissant l’existence d’un contrat de travail en CDI à temps plein entre cinq anciens livreurs à vélo, microentrepreneurs, et l’entreprise française Frichti. Cette décision marque une étape importante dans le débat sur l’ubérisation, l’infraction de travail dissimulé ayant également été reconnue.
Les plaignants se verront attribuer en moyenne près de 30 000 euros de dommages et intérêts. Ces sommes couvrent la rupture abusive de contrat, des rappels de salaires à temps plein, des congés payés, et des frais professionnels. Le versement sera assuré par l’Agence de garantie des salaires, Frichti n’existant plus sous sa forme originale.
Cette condamnation pourrait ouvrir la voie à de nombreuses autres décisions similaires. En effet, 233 anciens coursiers ont saisi les prud’hommes entre 2023 et 2025, pour des périodes de travail s’étendant de 2017 à 2023. Frichti, après avoir été rachetée par Getir en 2022 puis par Gorillas, a vu cette dernière être liquidée à l’été 2023, symbolisant l’éclatement de la bulle du « quick commerce ».
En septembre 2023, la marque a été reprise sous une autre forme juridique par La Belle Vie, qui a conservé une partie des salariés. Cependant, les microentrepreneurs, au cœur de cette affaire, n’ont pas été repris, laissant en suspens leur statut et leurs droits.






