
Le Premier ministre, François Bayrou, tiendra une conférence de presse cruciale lundi à 16 heures, a annoncé Matignon. Cette rentrée politique s’annonce particulièrement délicate pour le chef du gouvernement, confronté à la préparation du budget 2026 et à des appels au blocage du pays pour le 10 septembre, notamment soutenus par La France insoumise (LFI).
François Bayrou est sous la menace d’une motion de censure depuis la présentation, mi-juillet, d’orientations budgétaires prévoyant 44 milliards d’euros d’économies pour l’année prochaine. Il a déclaré cette semaine à l’AFP qu’« à la rentrée, il y aura forcément une confrontation entre le réel et les idéologies », après un été studieux passé à Paris.
Le Premier ministre a préparé cette rentrée lors d’un dîner avec le président Emmanuel Macron au fort de Brégançon. Le chef de l’État lui a publiquement apporté son soutien dans une interview à Paris Match, le décrivant comme « mon ami… mon compagnon de route » et saluant son plan d’économies budgétaires comme « lucide et courageux ».
Cependant, LFI a annoncé qu’elle déposerait une motion de censure dès le 23 septembre à l’Assemblée nationale. Jean-Luc Mélenchon (LFI) a exprimé sa « quasi-certitude que la motion de censure sera votée » si la « politique cruelle » du gouvernement s’applique. Olivier Faure (PS) a renchéri, affirmant que « le gouvernement doit reculer faute de quoi il sera censuré ». Le Rassemblement national (RN) a également menacé de voter la censure si François Bayrou « ne nous entend pas », selon Edwige Diaz.
Le gouvernement compte relancer les concertations dès lundi avec les partenaires sociaux, puis avec les forces politiques. La ministre du travail, Astrid Panosyan-Bouvet, recevra les organisations syndicales et patronales pour des négociations sur la « modernisation du marché du travail » et la « qualité du travail ». Cette négociation est la troisième initiée par François Bayrou, après celles sur la réforme de l’assurance-chômage et la suppression de deux jours fériés, une proposition budgétaire vivement contestée. Des discussions avec les groupes parlementaires sont également prévues dans les deux prochaines semaines.