
La France est actuellement le théâtre d’une importante vague de contestation antifiscale, une tendance observée régulièrement dans l’Hexagone, mais qui prend une ampleur et une forme inédites en cette fin d’été 2025. Dès le mois d’avril, le slogan « C’est Nicolas qui paie » s’est massivement propagé sur les réseaux sociaux, trouvant un écho particulier auprès des sphères politiques de droite et d’extrême droite. Ce cri de ralliement dénonce la pression fiscale jugée excessive pesant sur le Français moyen, accusé de financer la « gabegie de l’État » et l’« assistanat » sans contrepartie tangible.
Cette mobilisation s’est matérialisée par des événements concrets, notamment le mouvement « Bloquons tout » le 10 septembre, et une journée de mobilisation sociale d’envergure le 18 septembre. À l’appel des syndicats, de la gauche et de l’extrême gauche, un grand nombre de citoyens sont descendus dans la rue pour exprimer leur opposition au projet de budget 2026. Ils protestent contre les nouvelles exigences financières imposées aux citoyens et réclament, à l’inverse, une plus grande contribution des plus fortunés.
La particularité de cette poussée antifiscale réside dans son ampleur et sa disparité, traduisant des aspirations contradictoires au sein de la société française. Elle se superpose à une crise politique marquée par un président fragilisé, un gouvernement démissionnaire et une majorité parlementaire introuvable. Cette situation complexe met en évidence une fragmentation du corps social et une pression grandissante sur les dirigeants. Une analyse historique révèle les ressorts profonds de cette crise, sa singularité et les dangers qu’elle représente.
Historiquement, les révolutionnaires de 1789 espéraient en finir avec les multiples soulèvements antifiscaux qui jalonnaient l’histoire de France, quand le pouvoir royal augmentait arbitrairement les impôts. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et la Constitution de 1791 ont posé les principes fondamentaux d’égalité fiscale et de consentement à l’impôt.