Ron-DeSantis-politics
Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, souhaite mettre fin aux visas H-1B pour réserver les emplois aux citoyens américains, s'inscrivant dans la politique de Donald Trump. Cette décision divise, les experts craignant un impact négatif sur l'enseignement et la recherche, et son application reste incertaine face au pouvoir fédéral.

Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, a ordonné la fin de l’utilisation des visas H-1B dans les universités d’État, afin de prioriser l’embauche de citoyens américains. Cette décision, annoncée lors d’une conférence de presse à l’Université de Floride du Sud, vise à réserver les postes aux talents nationaux. DeSantis a exprimé son indignation face à l’embauche de professionnels étrangers pour des postes qu’il estime pouvoir être occupés par des Américains, citant des exemples comme un entraîneur adjoint de natation ou un graphiste. Le gouverneur s’inscrit ainsi dans la lignée de la politique « Make America Great Again » initiée par Donald Trump.

Cette initiative fait écho aux mesures prises précédemment par l’administration Trump, qui avait drastiquement augmenté les coûts des visas H-1B. L’objectif était alors de freiner le recrutement de travailleurs étrangers et d’encourager les entreprises à privilégier la main-d’œuvre américaine. Des personnalités comme Howard Lutnick, ministre du Commerce sous Trump, avaient clairement affirmé le soutien des grandes entreprises à cette approche, plaidant pour la formation de jeunes diplômés américains plutôt que l’importation de talents étrangers.

Cependant, la mesure de DeSantis suscite des inquiétudes parmi les experts. Lynn Pasquerella, présidente de l’American Association of Colleges and Universities, estime que restreindre les visas H-1B pourrait « nuire à la qualité de l’enseignement et de la recherche » en Floride. Elle souligne que cela réduirait la capacité des établissements à attirer et retenir les meilleurs professeurs, chercheurs et étudiants internationaux. Charles Lee Isbell Jr., chancelier de l’Université de l’Illinois, partage cette préoccupation, arguant que l’embauche de candidats moins qualifiés affaiblirait l’excellence académique.

Il est important de noter que le pouvoir du gouverneur DeSantis est limité en la matière. Les visas H-1B sont octroyés par le gouvernement fédéral, et un État ne peut pas les annuler directement. Néanmoins, la Floride pourrait choisir de ne plus parrainer ces visas pour ses propres programmes, une décision qui, selon Lynn Pasquerella, serait très probablement contestée devant les tribunaux. En 2023, environ 400 demandes de visa H-1B ont été approuvées pour les universités de Floride, illustrant l’importance de ces professionnels pour le système éducatif de l’État.