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Les trains de nuit Paris-Berlin et Paris-Vienne cesseront de circuler le 14 décembre, suite au retrait des subventions françaises. Un revers pour la mobilité durable, malgré l'engouement des voyageurs et l'impact écologique positif du train.

L’engouement pour le train de nuit, symbole d’une mobilité durable et bas carbone, est mis à mal. Les liaisons ferroviaires tant appréciées entre Paris et Berlin, ainsi qu’entre Paris et Vienne, cesseront leurs activités dès le 14 décembre prochain. Cette décision, confirmée par l’opérateur autrichien ÖBB (Nightjet), résulte de l’absence d’accord avec la SNCF pour la poursuite des arrêts sur le territoire français. Une issue redoutée, qui marque un coup d’arrêt pour ces services relancés avec enthousiasme.

Le retour du train de nuit Paris-Vienne en 2021, puis de Paris-Berlin en 2023, avait suscité un véritable succès, avec 66 000 voyageurs transportés en 2024 pour la ligne Paris-Vienne-Berlin et plus d’un million de voyageurs sur l’ensemble du réseau de trains de nuit en France. Le ministre des Transports de l’époque, Clément Beaune, avait même célébré la renaissance de ces lignes, incarnant un espoir pour une mobilité plus respectueuse de l’environnement.

Ce revirement s’explique par la décision du ministère des Transports de ne pas reconduire la subvention annuelle, estimée entre 5 et 10 millions d’euros, versée à SNCF Voyageurs pour l’exploitation de ces lignes en France. L’ÖBB a exprimé ses regrets face au retrait des partenaires français, soulignant que l’exploitation de ces trains nécessite une coopération internationale. La SNCF a justifié sa position en invoquant les défis économiques majeurs liés à l’exploitation des trains de nuit, dont les coûts sont élevés et la rentabilité difficile à atteindre sans soutien public.

Pourtant, le train de nuit représente un bien commun européen, offrant une alternative significative à l’avion, avec des émissions de CO₂ divisées par 5 à 10 pour un trajet Paris-Vienne. Alors que la demande pour des modes de transport durables ne cesse de croître, la suppression de ces liaisons internationales interroge sur les engagements climatiques de la France et la vision à long terme pour le transport ferroviaire en Europe. Des alternatives en train de jour vers Berlin et Vienne existent, mais elles ne remplacent pas l’avantage du voyage de nuit.