
La décision du gouvernement Lecornu de suspendre la réforme des retraites marque un tournant significatif, potentiellement la fin de l’ambition macroniste d’adapter la France à la mondialisation tout en contournant les oppositions sociales. Bien que certains puissent anticiper un retour de cette réforme sous une autre forme, l’abandon d’un texte ayant engendré une telle controverse et une forte colère sociale représente une véritable abdication politique.
Le projet macroniste semble ainsi vidé de sa substance libérale, tandis que le Parti Socialiste (PS) émerge de nouveau comme le porte-parole du social-libéralisme pro-européen. Une analyse approfondie des résultats de l’enquête « Fractures françaises » de 2025, comparée à celle de 2017, révèle un déclin idéologique du macronisme en France.
Le « décès idéologique » du macronisme, annoncé le 6 octobre 2024, parachève un processus de recomposition électorale amorcé depuis plusieurs années. La proportion des « vrais macronistes », caractérisés par un fort libéralisme économique et culturel, a légèrement diminué, passant de 16 % des personnes interrogées en 2017 à 14 % en 2025. Parallèlement, la catégorie des libéraux économiques autoritaires a progressé de 31 % à 37 %. Les électeurs de gauche, libéraux sur le plan culturel mais moins sur le plan économique, maintiennent leur part à 26 %. Enfin, ceux qui rejettent les deux formes de libéralisme ont vu leur proportion diminuer de 27 % à 23 %.






