
Jean Leonetti, figure politique majeure et médecin, exprime sa vive préoccupation quant à la **vitesse d’adoption** des nouveaux textes législatifs sur la fin de vie. Selon lui, cette démarche est empreinte d’une forme d’« *indécence et de provocation* ». Le maire d’Antibes, également auteur de lois fondamentales en la matière (lois Leonetti de 2005 et Claeys-Leonetti de 2016), met en garde contre une réforme « bâclée » qui risquerait de **fracturer davantage la société française**.
Les deux propositions de loi concernant la fin de vie et les soins palliatifs sont attendues au Sénat à partir du 20 octobre. L’Assemblée nationale avait déjà adopté ces textes en mai 2025. La proposition de loi sur les soins palliatifs et d’accompagnement a été adoptée à l’unanimité (560 voix pour), tandis que celle relative à la fin de vie a recueilli 305 voix pour et 199 contre.
Jean Leonetti s’est fermement **opposé à la proposition de loi sur l’aide à mourir**, notamment lors de son audition par la commission des affaires sociales du Sénat en juin. Il a souligné son désaccord avec l’idée d’accorder à un malade « *atteint d’une affection grave et incurable qui engage son pronostic vital en phase avancée ou terminale* » le droit à l’aide à mourir. Son opposition repose sur le principe fondamental que « *l’Homme ne donne pas la mort à l’autre* ». Il craint que cette loi ne soit une « porte ouverte » à des dérives et estime que « *très peu de médecins considèrent que donner la mort est un soin* ».
Pour Jean Leonetti, l’urgence réside non pas dans la légalisation de l’aide à mourir, mais dans le **développement et le renforcement des soins palliatifs**. Les lois Leonetti de 2005 et Claeys-Leonetti de 2016 ont déjà posé les bases d’un cadre législatif solide, interdisant l’obstination déraisonnable et offrant la possibilité de sédation profonde et continue jusqu’au décès sous certaines conditions. L’ancien député insiste sur la nécessité de privilégier la « *fraternité* » plutôt que la seule « *liberté individuelle* » dans ce débat sensible.