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Le gouvernement français suspend les exportations d'animaux vivants pour quinze jours suite à la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse dans les élevages bovins. Une mesure inédite face à l'épidémie.

Face à la propagation rapide de la dermatose nodulaire contagieuse, également connue sous le nom de fièvre catarrhale, dans les troupeaux bovins de trois régions françaises, le gouvernement a pris des mesures drastiques. La ministre de l’agriculture, Annie Genevard, a annoncé vendredi 17 octobre la suspension des exportations d’animaux vivants pour une durée de quinze jours. Cette décision fait suite à la détection de plusieurs foyers infectieux, notamment dans le Jura. La ministre a également insisté sur le fait que les mouvements illégaux d’animaux seraient sévèrement sanctionnés et que la vaccination serait rendue obligatoire pour les éleveurs récalcitrants.

Lors d’un « parlement du sanitaire » réunissant les acteurs concernés (éleveurs, vétérinaires, spécialistes), Annie Genevard a détaillé un renforcement des restrictions de mouvement des animaux dans les zones réglementées autour des foyers, ainsi qu’un « renforcement draconien des contrôles ». Ces mesures visent à endiguer la maladie qui représente, selon Sylvie Colas de la Confédération paysanne, « un coup de massue pour les éleveurs », qui demandent un changement de stratégie gouvernementale.

La suspension des exportations est une mesure inédite. En 2024, la France a exporté près d’un million de broutards et plus de 350 000 veaux, principalement vers l’Espagne et l’Italie. Ces deux pays frontaliers ont également enregistré des cas de dermatose nodulaire contagieuse. L’administration française anticipe une réunion à Bruxelles qui pourrait entraîner des restrictions d’exports encore plus strictes. En attendant, les rassemblements festifs d’animaux sont interdits partout en France et les marchés à bestiaux des régions touchées sont fermés temporairement.

Le syndicat agricole plaide pour une vaccination de l’ensemble du cheptel français, et non seulement des zones réglementées, arguant que l’Italie et l’Espagne seraient disposées à importer des jeunes bovins vaccinés. Cependant, le gouvernement a rejeté cette proposition, précisant avoir commandé 800 000 vaccins pour un coût de 1,12 million d’euros, destinés à un cheptel français de 15,7 millions de têtes. La bataille contre la fièvre catarrhale s’intensifie.