
L’entreprise de lingerie « Je ne sais quoi », fondée par la créatrice de contenu Louise Aubery, a cessé ses activités l’année dernière, dans un contexte d’accusations de management toxique. Connue pour ses engagements féministes et forte de plus de 600 000 abonnés sur Instagram, Louise Aubery a dû mettre fin à l’aventure de sa griffe de lingerie féminine « inclusive et éthique » après quatre ans. L’ensemble des salariées a quitté l’entreprise début 2024, via des ruptures conventionnelles ou des démissions.
La fin de « Je ne sais quoi » fait suite à près d’un an d’incertitude. Le service après-vente était injoignable, le site internet inaccessible et le compte Instagram inactif depuis juin 2024, provoquant l’agacement de sa communauté qui reproche à Louise Aubery son manque de transparence.
De nombreuses clientes ont exprimé leur colère, se plaignant de ne pas avoir été remboursées ou de ne jamais avoir reçu leurs commandes. Elles dénoncent également la mauvaise qualité des produits, contredisant les promesses de durabilité de la marque. Une ex-salariée a confirmé que Louise Aubery avait été avertie de la faible tenue dans le temps de certaines finitions, mais n’en avait pas tenu compte. La marque affiche d’ailleurs une note de 3,1/5 sur Trustpilot.
Certaines voix accusent aussi Louise Aubery de « feminist washing », lui reprochant de s’être approprié des valeurs féministes à des fins commerciales et d’avoir délaissé ses contenus militants pour des projets moins engagés. La créatrice a récemment lancé une nouvelle émission sur France Inter, « Adulescence », abordant le passage à l’âge adulte.
Au-delà des critiques des clientes, des accusations de management malsain ont émergé. D’anciennes salariées décrivent un environnement de travail difficile, avec une Louise Aubery « dépassée » et se reposant trop sur son équipe. Elles évoquent des exigences de disponibilité tard le soir et le week-end, certaines ayant même envisagé des poursuites aux prud’hommes. Louise Aubery a reconnu son « manque de compétence en management » et a assumé la responsabilité des dysfonctionnements survenus dans son entreprise.
En janvier 2024, via une publication peu visible sur Threads, Louise Aubery, également animatrice du podcast « InPower », avait déjà admis des torts, expliquant que déléguer les opérations de sa marque avait mené à des dysfonctionnements. Après la publication de l’enquête de L’Informé, un communiqué sur le compte Instagram de « Je ne sais quoi » a évoqué une « pause » décidée d’un « commun accord » et dénoncé un « acharnement envers la marque » de la part des journalistes.