
Un récent vote à l’Assemblée nationale a offert un *répit temporaire* aux alternants en rejetant la suppression de leurs exonérations de cotisations salariales. Cette mesure, inscrite dans le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2026, visait à générer 400 millions d’euros d’économies. Cependant, malgré ce rejet quasi unanime, la volonté du gouvernement de réduire les aides à l’apprentissage persiste depuis trois ans, marquant la fin d’une période faste pour ce secteur.
La proposition gouvernementale prévoyait de supprimer totalement l’exonération des cotisations salariales pour les nouveaux contrats conclus à partir du 1er janvier 2026. Cette exonération, qui s’appliquait auparavant jusqu’à 79 % du SMIC, avait déjà été abaissée à 50 % du SMIC en mars 2025. Le débat autour de cette mesure a soulevé de vives inquiétudes quant à l’impact sur le pouvoir d’achat des apprentis, certains estimant le manque à gagner à environ 100 euros par mois.
Les conséquences de cette politique de réduction des aides sont déjà visibles. Selon l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (Insee), entre juin et septembre derniers, plus de 60 000 emplois salariés du secteur privé ont été détruits, dont environ deux tiers sont directement liés à la baisse des contrats d’apprentissage. L’Insee avait d’ailleurs anticipé un recul de 65 000 postes d’alternants au second semestre dans sa note de conjoncture de septembre. De plus, la Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques (DARES) a enregistré une baisse de 4,1 % des contrats d’apprentissage signés dans les secteurs privé et public entre janvier et août.
Cette situation met en péril de nombreux centres de formation d’apprentis (CFA) qui voient leurs comptes passer au rouge. Les députés, lors de l’examen du PLFSS 2026, ont largement voté contre la suppression de ces exonérations, avec 232 voix pour le maintien et seulement 3 contre. Malgré cette victoire parlementaire, l’avenir des dispositifs de soutien à l’apprentissage reste un sujet de préoccupation majeur pour l’emploi des jeunes et la formation professionnelle en France.








