
La Conférence des évêques de France (CEF) a demandé à l’archevêque de Toulouse, Mgr Guy de Kerimel, de reconsidérer sa décision de nommer le prêtre Dominique Spina au poste de chancelier de son diocèse. Cette promotion, qui concerne un prêtre condamné en 2006 pour viol sur mineur, a suscité une vive polémique et l’incompréhension des fidèles et des associations de victimes.
Dans un communiqué publié ce dimanche 10 août 2025, la Présidence de la Conférence des évêques de France a indiqué avoir engagé un « dialogue constructif » avec Mgr de Kerimel. Selon la CEF, une telle nomination à un poste « canoniquement et symboliquement » important risquerait de « raviver des blessures » et de « déconcerter le peuple de Dieu ».
Début juin, Mgr Guy de Kerimel avait désigné Dominique Spina comme chancelier du diocèse, un rôle administratif qui inclut notamment la gestion des actes officiels et le conseil pour l’administration des sacrements. L’archevêque avait justifié ce choix en évoquant la « miséricorde », estimant n’avoir « rien à reprocher » au prêtre depuis qu’il a purgé sa peine.
Cependant, cette décision a provoqué une forte « colère » parmi les collectifs de victimes d’abus sexuels dans les établissements catholiques, tels que Notre-Dame de Bétharram. La victime de Dominique Spina a qualifié cette promotion de « choquante » et de preuve d’un « entre-soi religieux ». La CEF a rappelé son engagement à poursuivre le « long et exigeant travail de conversion » de l’institution ecclésiale, après avoir appris à regarder ces faits « du point de vue des personnes qui en ont été les victimes ».