
La société Erasteel, spécialisée dans les aciers rapides, a annoncé ce mardi 4 novembre la suppression de 280 postes. Cette restructuration impactera principalement la France et la Suède, avec 190 emplois menacés à Commentry, dans l’Allier. Cette nouvelle a été accueillie avec consternation par les représentants des salariés lors d’un comité social et économique (CSE) tenu lundi. Dorian Durban, délégué syndical CGT du site de Commentry, a exprimé son désarroi à l’AFP : « On s’attendait à un PSE ou un redressement judiciaire mais pas de cette ampleur, c’est énorme, c’est très difficile à avaler, les salariés ne réalisent pas ». L’usine de Commentry, située dans une ancienne cité minière de 6 000 habitants, compte actuellement 240 postes.
Erasteel, ancienne filiale d’Eramet et désormais propriété du fonds belge Syntagma Capital depuis 2023, se concentre sur les aciers rapides conventionnels, les aciers rapides élaborés par métallurgie des poudres, et le recyclage de batteries et catalyseurs pétroliers. L’entreprise a justifié cette réorganisation par sa volonté de se « recentrer sur les aciers rapides élaborés par métallurgie des poudres », un domaine où elle détient 49 % des parts de marché et une position de leader. Les autres activités seront arrêtées pour « garantir la pérennité » de l’entreprise. Cette décision est motivée par « une concurrence intense sur le marché des aciers rapides conventionnels, avec une part de marché limitée et une surcapacité mondiale » a précisé une porte-parole à l’AFP.
Malgré le maintien de l’atelier de tréfilerie à Commentry, les syndicats s’inquiètent de la « pérennité du site ». Le calendrier présenté par la direction prévoit les premiers départs en avril 2026. La direction a affirmé vouloir « maintenir le dialogue avec les équipes et les représentants du personnel pour mettre en place des mesures pour les accompagner ». Une nouvelle réunion cruciale est prévue le mercredi 12 novembre à Commentry. L’entreprise emploie 700 personnes sur six sites en France, Suède et Chine. Cette restructuration s’inscrit dans un contexte de forte concurrence internationale et de mutation du secteur des aciers rapides, exacerbant les craintes des salariés et des élus locaux quant à l’impact sur l’emploi régional.






