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Une étude de l'INED révèle de fortes disparités dans l'épargne des enfants en France. Si plus d'un enfant sur deux possède un produit d'épargne, les 10% les plus favorisés concentrent 74% de l'épargne totale, reflet des inégalités de patrimoine familial. Les livrets dominent, mais l'assurance-vie et le PER gagnent du terrain pour certains.

Une récente étude de l’Institut national d’études démographiques (INED), publiée ce mercredi 26 novembre, met en lumière la composition et la répartition de l’épargne constituée pour les enfants en France. Cette pratique, qui concerne plus d’un enfant sur deux, révèle des mécanismes de transmission du patrimoine. L’analyse, basée sur cinq enquêtes de l’Insee menées entre 2003 et 2021, s’appuie sur un échantillon de près de 29 000 enfants .

Marion Leturcq, chargée de recherche à l’INED, observe que l’ouverture d’un produit d’épargne au nom d’un enfant augmente significativement avec l’âge. Environ 35 % des enfants de moins d’un an possèdent déjà un produit d’épargne. Cette proportion atteint 53 % pour les 10-11 ans et culmine à 72 % pour les 16-17 ans . Les livrets d’épargne demeurent les produits les plus prisés, bien que 4 % des enfants détiennent également un compte épargne-logement et 2 % un produit plus rémunérateur comme une assurance-vie ou un plan épargne-retraite .

Malgré une moyenne d’épargne de 1 300 euros par enfant, l’étude souligne des disparités importantes. L’épargne est nulle ou symbolique pour la moitié des enfants, tandis qu’elle dépasse 3 150 euros pour les 10 % les mieux dotés . Chez les 16-17 ans, la moyenne atteint 2 330 euros, mais 10 % d’entre eux possèdent plus de 6 000 euros .

Ces inégalités se traduisent par une concentration notable du patrimoine avant même l’âge adulte : les 10 % les plus favorisés concentrent 74 % de l’épargne totale constituée pour les enfants, et les 10 % suivants 15 % . Ces différences sont principalement liées au niveau de richesse des parents. Dans les 10 % des ménages les plus aisés, près de neuf enfants sur dix (87 %) disposent d’une épargne avant leur majorité, contre moins de 60 % pour les enfants des ménages les moins dotés . L’étude révèle une fracture sociale précoce, suggérant que le destin financier des individus se dessine très tôt .