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L'enquête Talis 2024 de l'OCDE révèle un profond mal-être des enseignants en France, classant le pays dernier en matière de reconnaissance professionnelle. Insatisfaction salariale, conditions de travail dégradées et manque de prise en compte de leur avis sont des problèmes majeurs, malgré un engagement fort pour le métier.

L’enquête internationale Talis 2024, publiée par l’OCDE, dresse un constat alarmant pour la France concernant le moral de ses enseignants. Alors que les ministres successifs affirment vouloir une école plus efficace, la réalité du terrain montre une profession en souffrance, marquée par un manque de reconnaissance et des conditions de travail dégradées. La France se positionne à la dernière place de l’OCDE sur la perception de la valorisation du métier par la société, avec seulement 4 % des enseignants estimant leur profession reconnue.

Le sentiment de reconnaissance des enseignants est un facteur clé de leur satisfaction professionnelle et, par extension, des résultats de leurs élèves. Or, en France, ce sentiment est au plus bas. L’enquête Talis 2024 souligne également que l’insatisfaction concernant les conditions de travail a augmenté de 21 points depuis 2018. Les enseignants se sentent mis en cause par des personnes qui méconnaissent leur métier et subissent des réformes successives sans concertation préalable ni évaluation des actions précédentes. Seulement 4 % des professeurs français estiment que leur avis est pris en compte par les décideurs politiques, plaçant la France à l’avant-dernière place sur ce point.

La rémunération est une autre source majeure d’insatisfaction. En 2024, seuls 27 % des enseignants français se déclarent satisfaits de leur salaire, un chiffre nettement inférieur à la moyenne de l’OCDE. Les salaires des enseignants français, en particulier ceux en milieu de carrière, sont inférieurs à ceux de leurs homologues de l’OCDE. Malgré des mesures de revalorisation salariale en 2023, l’augmentation n’a pas toujours compensé l’inflation, et pour les enseignants expérimentés, la hausse a été minime.

Outre la rémunération, la complexification du métier est un facteur de stress important. En France, 74 % des enseignants déclarent avoir plus de 10 % d’élèves à besoins éducatifs particuliers dans leur classe, contre 46 % en moyenne dans l’OCDE. L’adaptation aux exigences institutionnelles constitue également une source de stress majeure pour 62 % des enseignants français, contre 39 % dans l’OCDE. Malgré ces difficultés, près de 9 enseignants sur 10 se disent heureux d’enseigner. Toutefois, seuls 54 % estiment que les avantages du métier l’emportent sur les inconvénients, le taux le plus bas de l’OCDE.