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Une étudiante gazaouie admise à Sciences Po Lille est au cœur d'une enquête pour apologie du terrorisme suite à des publications antisémites. Son inscription a été annulée et une enquête interne lancée par le gouvernement.

Le parquet de Lille a récemment ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l’humanité, ciblant les publications sur les réseaux sociaux d’une étudiante originaire de Gaza. Cette décision fait suite à la découverte de messages, attribués à cette jeune femme et partagés sur un compte depuis fermé, qui incitaient notamment à la haine envers les Juifs. Sciences Po Lille a confirmé que ces propos étaient avérés, soulignant qu’ils « entrent en contradiction frontale avec les valeurs » de l’établissement.

L’étudiante, qui devait intégrer Sciences Po Lille en septembre, a été désinscrite de l’Institut d’études politiques. Elle avait été admise dans le cadre d’un programme pour étudiants gazaouis, mis en place il y a un an sur proposition du consulat général de France à Jérusalem. Selon une source diplomatique française, les boursiers sont rigoureusement sélectionnés sur des critères d’excellence académique et font l’objet de vérifications de sécurité avant leur arrivée en France. La jeune femme était arrivée en France le 11 juillet.

Face à cette situation, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, ainsi que le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, ont conjointement demandé le lancement d’une enquête interne. L’objectif est de comprendre les défaillances des contrôles sécuritaires qui n’ont pas permis de détecter ces propos et de s’assurer qu’une telle situation ne se reproduise plus. Jean-Noël Barrot a également annoncé la suspension des évacuations de Gazaouis vers la France en attendant les conclusions de cette enquête.

Plusieurs ministres ont réagi fermement. François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l’Intérieur, a souligné la nécessité de répondre à la question : « Pourquoi on est passé à travers ? » et a ajouté que l’étudiante est « susceptible d’être renvoyée dans son pays ». Jean-Noël Barrot a insisté sur le fait qu’« une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n’a rien à faire en France ». Pour sa part, Bruno Retailleau a demandé la fermeture du compte incriminé, affirmant que « les propagandistes du Hamas n’ont rien à faire dans notre pays ». Le Premier ministre, François Bayrou, a quant à lui assuré que la vigilance sur les profils des personnes admises en France est « de tous les instants » et qu’elle peut être améliorée.