
Une enquête judiciaire a été ouverte par le parquet militaire de Rennes après le survol de la base sous-marine de l’Île Longue, dans le Finistère, par plusieurs drones jeudi soir. Cette base est un site crucial qui abrite les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la dissuasion nucléaire française.
Cinq drones ont été détectés vers 19h30 au-dessus de cette zone hautement sécurisée, bordant la rade de Brest. Un dispositif de lutte antidrones et de recherches a été rapidement mis en place. Le bataillon de fusiliers marins, en charge de la protection de la base, a procédé à des tirs de brouilleurs pour neutraliser les engins. Le procureur Frédéric Teillet a précisé qu’aucun drone n’a été abattu et qu’aucun pilote n’a été identifié à ce stade. Il a également souligné qu’aucun lien avec une ingérence étrangère n’est établi pour le moment.
Selon le capitaine de frégate Guillaume Le Rasle, porte-parole de la préfecture maritime, les infrastructures sensibles de la base n’ont pas été menacées par ce survol. Il a cependant estimé que l’objectif de ces vols était « d’inquiéter la population ». L’enquête vise à confirmer la nature exacte des engins et à déterminer leur nombre et leur origine.
Les survols de drones dans cette zone interdite ne sont pas des événements isolés. Un incident similaire avait été signalé en novembre au-dessus de la presqu’île de Crozon, dont fait partie l’Île Longue, bien que sans survol direct des installations militaires. La base de l’Île Longue est protégée par 120 gendarmes maritimes et des fusiliers marins, assurant la maintenance des quatre SNLE français, dont au moins un est en permanence en mer pour la dissuasion nucléaire. Ces survols s’inscrivent dans un contexte plus large de multiplication des signalements de drones au-dessus de sites sensibles, notamment militaires, en Europe du Nord, où certains responsables évoquent une possible implication de Moscou.






