
Une enquête a été lancée à la suite d’une plainte déposée par le Collège de France pour des dégradations, comme l’a appris l’Agence France-Presse (AFP) auprès du parquet de Paris ce vendredi 21 novembre. L’établissement parisien, récemment au centre d’une controverse après l’organisation puis l’annulation d’un colloque sur la Palestine, a signalé à l’AFP avoir « porté plainte à deux reprises » pour des « inscriptions à caractère infamant et injurieux » taguées devant son entrée et le long de ses façades, les 5 et 14 novembre.
L’institution, située dans le 5e arrondissement de la capitale, a précisé que ces « très nombreux tags » ciblaient nommément, dès le 5 novembre, le professeur organisateur du colloque, Henry Laurens, l’accusant de « prétendue complicité avec le Hamas », ainsi que l’un de ses collègues. Ces messages ont été réitérés le 14 novembre, avec des slogans identiques et d’autres visant spécifiquement les intervenants du colloque, ou dénonçant « l’antisionisme et l’antisémitisme supposés » de l’événement. L’enquête est actuellement en cours et a été confiée au commissariat de l’arrondissement.
Le colloque, intitulé « Palestine et Europe : poids du passé et dynamiques contemporaines », devait initialement se tenir au Collège de France, mais a finalement eu lieu les 13 et 14 novembre dans les locaux du Centre arabe de recherches et d’études politiques de Paris (Carep), coorganisateur. Cette annulation avait été qualifiée de « responsable » par le ministre de l’Enseignement supérieur, Philippe Baptiste, qui avait néanmoins nié avoir demandé l’annulation. La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) avait qualifié l’événement de « foire antisioniste », tandis que le président du CRIF, Yonathan Arfi, avait estimé que « rien n’allait dans ce colloque ». Mardi dernier, une quarantaine de personnes s’étaient rassemblées devant le ministère pour défendre les libertés académiques.







