
Face à une économie française qui consomme plus qu’elle ne produit, l’idée de « travailler plus » est souvent avancée. Cependant, la véritable faiblesse ne réside pas tant dans le nombre d’heures travaillées que dans le nombre de personnes privées d’emploi. L’enjeu majeur est l’inclusion par l’activité de tous ceux qui sont exclus du marché du travail, une situation génératrice de conséquences sociales et économiques profondes. L’« emploi pour tous » se présente comme une solution unificatrice, capable de renforcer le lien national et de revitaliser le pacte républicain.
Le taux de chômage de 7 %, souvent perçu comme un succès relatif, masque une réalité plus complexe. D’un côté, des secteurs entiers souffrent d’une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, tandis que de l’autre, des individus sombrent dans l’isolement et la perte de repères faute d’activité. Cette absence d’emploi crée une fracture au sein de la nation, alimente la division, freine la croissance et affaiblit la cohésion sociale.
Cette fracture a un coût significatif. Alors que l’État cherche à économiser 44 milliards d’euros, il est crucial de rappeler que la privation d’emploi coûte annuellement 43 milliards d’euros. C’est là la véritable dette sociale et un fardeau qui pèse lourdement sur les comptes publics et fragilise la société dans son ensemble.
Réduire l’inactivité n’est pas seulement une ambition sociale, mais également un calcul économique stratégique en faveur des finances publiques. Permettre aux personnes privées d’emploi de contribuer par leur travail au redressement des comptes et à la prospérité économique de la nation est essentiel. Des moyens suffisants alloués par les pouvoirs publics aux dispositifs de retour à l’emploi sont indispensables pour concrétiser cette ambition commune et durable d’emploi pour tous.