Après deux années fastes, le marché de l’emploi des cadres connaît un net ralentissement. Selon les prévisions de l’Apec, les recrutements devraient repasser sous la barre des 300 000 en 2025, marquant la fin d’une période d’euphorie post-COVID. Gilles Gateau, directeur général de l’Apec, n’hésite pas à parler de « fête finie » pour décrire ce retournement de tendance observé entre 2022 et 2025.
Après une année 2023 déjà marquée par un recul de 8 %, l’année 2025 s’annonce encore plus difficile, avec une nouvelle baisse prévue de 4 %, soit un total de 292 600 recrutements. Cette dégradation s’explique par plusieurs facteurs, notamment une croissance économique en berne, une hausse du chômage, l’adoption difficile de la loi de finances, et de fortes incertitudes géopolitiques, accentuées par l’annonce récente de la hausse des droits de douane américains.
Le volume de recrutement pour les cadres repasserait ainsi sous le seuil symbolique des 300 000 postes, un niveau qui avait été franchi pour la première fois en 2022. Bien qu’il soit encore prématuré d’évaluer l’impact direct des mesures prises par Donald Trump, l’enquête prospective de l’Apec ayant été menée avant ces annonces, l’attentisme des entreprises face à ce climat incertain pèse déjà lourdement sur le marché.
Cette situation demande une vigilance accrue pour les professionnels et les jeunes diplômés cherchant à intégrer le marché du travail cadre. Les entreprises adoptent une approche plus prudente, ce qui rend la compétition plus féroce pour les postes disponibles. Le contexte économique et les incertitudes mondiales continueront de dicter le rythme des embauches dans les mois à venir.
