
Les Émirats arabes unis ont annoncé mardi la fin de leur engagement militaire au Yémen, quelques heures après un ultimatum lancé par l’Arabie saoudite. Le ministère émirati de la Défense a déclaré la cessation des activités des dernières équipes de lutte antiterroriste présentes dans le sud-ouest de la péninsule arabique. Cette décision intervient alors que l’Arabie saoudite avait accusé les Émirats d’agir de façon «extrêmement dangereuse» au Yémen.
Plus tôt, l’Arabie saoudite avait mené une frappe aérienne sur le port d’Al-Mukalla, accusant Abou Dhabi de fournir des armes aux séparatistes du Conseil de transition du Sud (STC). Les Émirats arabes unis ont formellement démenti ces accusations, affirmant que la cargaison était destinée à leurs propres forces. Le ministère émirati de la Défense a précisé que le retrait était pris «de sa propre initiative, en veillant à la sécurité de son personnel et en coordination avec les partenaires concernés». La présence militaire des Émirats au Yémen, officiellement terminée en 2019, était désormais «limitée à des équipes spécialisées dans la lutte contre le terrorisme».
Le Yémen, déjà fragilisé par un long conflit avec les rebelles houthistes pro-iraniens, a vu un nouveau front s’ouvrir début décembre. Le mouvement séparatiste du STC, soutenu par les Émirats, a conquis de vastes territoires, notamment dans l’Hadramaout. Le STC revendique le rétablissement d’un État dans le sud du Yémen. Malgré les appels de la coalition saoudienne à se retirer, les séparatistes ont rejeté cette demande, déclarant qu’il était «déraisonnable de demander au propriétaire d’une terre de la quitter» et qu’ils resteraient en position défensive.
Ces tensions révèlent des divergences croissantes entre l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, autrefois alliés proches au sein de la coalition contre les Houthis. L’Arabie saoudite a qualifié les actions d’Abou Dhabi de «menace pour la sécurité» de la région.






