Le milliardaire Elon Musk a annoncé ce samedi 5 juillet la création de sa propre formation politique, baptisée le « Parti de l’Amérique ». Cette initiative intervient après une rupture spectaculaire avec l’ancien président américain, Donald Trump, dont il était un proche allié. Musk a justifié cette démarche en déclarant sur son réseau social X que le pays vivait dans un « système à parti unique » caractérisé par le gaspillage et la corruption, plutôt que dans une démocratie. Il a affirmé que le Parti de l’Amérique était là pour « vous rendre votre liberté ».
La décision de Musk de lancer un parti politique fait suite à son opposition farouche au projet de loi budgétaire de Donald Trump, qu’il accuse d’aggraver la dette publique. Il avait promis de créer son propre parti si ce texte était adopté. Vendredi dernier, jour de la fête nationale américaine et de la promulgation en grande pompe du « One Big Beautiful Bill » de Trump, Musk avait lancé un sondage sur X. Avec un taux de 65 % de « oui » parmi les 1,2 million de votants, il a déclaré que les Américains voulaient un nouveau parti et qu’ils l’auraient.
La relation entre le président républicain et Elon Musk s’est détériorée début juin dans une escalade verbale virulente. Le 3 juin, Musk a qualifié la loi budgétaire de Trump d’« abomination dégoûtante » sur X. En réponse, Donald Trump a exprimé sa « grande déception » envers son ancien allié, qu’il avait « beaucoup aidé ». Trump a imputé l’opposition de Musk à la fin des crédits d’impôt pour les voitures électriques, affectant ainsi les intérêts de Tesla. Le 5 juin, Musk a riposté en affirmant que Trump aurait perdu l’élection sans son soutien financier généreux et a souligné son « ingratitude ».
Le point culminant de cette brouille a été atteint lorsque Musk a accusé Donald Trump d’être impliqué dans l’affaire Jeffrey Epstein, le financier condamné pour agressions sexuelles. Bien que les liens entre Trump et Epstein aient été connus, aucune implication de Trump dans les crimes du financier n’a été prouvée. Donald Trump a alors qualifié Elon Musk de « fou » sur son réseau Truth Social, menaçant de couper les subventions et contrats gouvernementaux d’Elon Musk. En réponse, Musk a lancé un défi sarcastique à Trump. Interrogé sur une éventuelle expulsion de Musk, qui détient la nationalité américaine depuis 2002, Trump a déclaré qu’il allait « examiner » cette option. Il est important de noter qu’en raison de sa naissance en Afrique du Sud, Elon Musk n’est pas éligible à la présidence des États-Unis, la Constitution exigeant que les candidats soient nés citoyens américains.
