Éléonore Pattery, jeune Française de 23 ans, préfère l’ombre médiatique malgré le succès retentissant de sa pétition contre la loi Duplomb. Sa démarche citoyenne a rassemblé plus d’un million de signatures sur le site de l’Assemblée nationale, un record jamais atteint. Elle estime que « les voix qui s’élèvent partout dans le pays » la représentent « déjà très bien », et refuse de communiquer publiquement pour le moment.
Lancée le 10 juillet, deux jours après l’adoption du texte du sénateur LR Laurent Duplomb, la pétition s’oppose à la réintroduction sous conditions d’un pesticide, l’acétamipride, interdit en France mais autorisé dans d’autres pays européens. Cette loi est perçue comme une « aberration scientifique, éthique, environnementale et sanitaire », et une « attaque frontale contre la santé publique, la biodiversité, la cohérence des politiques climatiques, la sécurité alimentaire, et le bon sens », selon les mots d’Éléonore Pattery. L’initiative a été largement relayée sur les réseaux sociaux et partagée par des personnalités politiques, accélérant son ascension fulgurante.
Avec plus de 500 000 signatures, un débat en séance publique à l’Assemblée nationale est désormais possible, sous réserve que les signatures proviennent d’au moins 30 départements ou collectivités d’outre-mer. La présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, s’est dite favorable à cette hypothèse. Cependant, il est important de noter que ce débat ne mènera pas à un réexamen de la loi sur le fond, ni à son abrogation. La pétition demande l’« abrogation immédiate » de la loi, la « révision démocratique des conditions dans lesquelles elle a été adoptée » et la « consultation citoyenne des acteurs de la santé, de l’agriculture, de l’écologie et du droit ».
Éléonore Pattery, étudiante en Master Qualité, Sécurité, Environnement et Responsabilité Sociétale des Entreprises, affiche sur son profil LinkedIn un engagement clair pour les questions environnementales. Son parcours universitaire témoigne de cette orientation, elle qui concilie « préservation de la nature et industrialisation pour un développement humain durable ». Son succès est d’autant plus remarquable qu’aucune pétition sur le site du Palais Bourbon n’avait auparavant dépassé les 260 000 signatures.
