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Les femmes continuent de subir des inégalités salariales importantes en France, travaillant « gratuitement » à partir du 10 novembre. Cette disparité s'accompagne d'une charge domestique et écologique disproportionnée, soulignant un déséquilibre persistant entre les genres.

En 2024, les femmes françaises ont, une fois de plus, travaillé « gratuitement » à partir du 10 novembre à 11h31. Ce constat annuel, mis en lumière par la lettre d’information féministe Les Glorieuses, s’appuie sur les données de l’Insee et souligne des inégalités salariales persistantes. À temps de travail équivalent, les femmes perçoivent en moyenne 14,2 % de moins que les hommes. L’écart se creuse à 22,2 % en incluant le travail à temps partiel, plus fréquent chez les femmes. Ces chiffres rappellent l’urgence d’une action concrète pour réduire ces disparités significatives dans le monde du travail.

Cette sous-valorisation salariale va de pair avec un engagement accru des femmes dans le travail non rémunéré au sein du foyer. Malgré quelques améliorations chez les jeunes générations, les hommes ne prennent en charge qu’environ un tiers des tâches domestiques et parentales (36 % du temps domestique et 30 % du temps parental), selon l’enquête emploi du temps de l’Insee de 2010. Le travail gratuit des femmes est donc une réalité à la fois dans la sphère professionnelle et domestique, un déséquilibre qui impacte profondément leur autonomie économique et leur bien-être général.

Parmi ces tâches domestiques, un effort croissant est dédié à un mode de vie plus écologique et durable. Ce « travail de durabilité » englobe le tri des déchets, les achats en vrac et locaux, la préparation de repas faits maison, ou encore l’utilisation de produits ménagers écologiques. Il s’apparente aux écogestes promus dans la lutte contre la crise écologique.

Cependant, de nombreuses études révèlent que ce travail de durabilité est très majoritairement assumé par les femmes. Des enquêtes menées aux États-Unis, au Canada et en Australie montrent que la promotion des modes de vie « zéro déchet », notamment via les réseaux sociaux, contribue à une féminisation continue des responsabilités domestiques liées à l’écologie. Ces observations soulignent une double charge pour les femmes, combinant inégalités salariales et une responsabilité disproportionnée dans la transition écologique au sein des foyers.