
Sept mois après l’audience, le tribunal correctionnel de Marseille a rendu son jugement dans le procès des effondrements de la rue d’Aubagne, ce lundi 7 juillet. Sur les seize prévenus, trois ont été condamnés à de la prison ferme et quatre à du sursis. Six autres ont été relaxés. Ces condamnations marquent une étape importante pour la justice marseillaise face à l’habitat indigne.
Parmi les condamnés, Xavier Cachard, élu régional et avocat du syndic, écope de quatre ans de prison, dont deux avec sursis. Il effectuera la partie ferme sous bracelet électronique. Gilbert Ardilly, propriétaire de l’appartement où résidait une famille comorienne victime du drame, a reçu la même peine. Son fils, Sébastien Ardilly, est condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis, avec bracelet électronique. La mère, Martine Ardilly, a été condamnée à trois ans de prison avec sursis, et la SCI familiale à une amende. Le président Pascal Gand a souligné leur « indifférence totale » face aux graves désordres.
L’architecte expert Richard Carta et Julien Ruas, ancien adjoint au maire chargé de l’habitat insalubre, ont tous deux été condamnés à deux ans de prison avec sursis. Pour M. Ruas, une interdiction d’exercer une fonction publique pendant cinq ans s’ajoute à la peine. Jean-François Valentin, gestionnaire du syndic, est condamné à trois ans de prison avec sursis, et le syndic à plusieurs amendes dépassant les 100 000 euros. Six autres prévenus, incluant un bailleur social et des copropriétaires, ont été relaxés.
Le procureur Michel Sastre avait auparavant requis de lourdes peines, notamment contre Xavier Cachard, estimant que la plupart des prévenus avaient « joué la montre » pour éviter les dépenses. Ce procès a mis en lumière l’inaction des responsables et l’état déplorable de certains immeubles à Marseille. Il renforce la détermination de la justice à lutter contre les marchands de sommeil et à garantir la sécurité des habitants.