Marseille-building-collapse
Le jugement est tombé dans le procès des effondrements de la rue d'Aubagne à Marseille : trois peines de prison ferme, quatre avec sursis et six relaxes. Les responsables ont été sanctionnés pour leur inaction face aux alertes concernant l'état des immeubles.

Sept mois après l’audience, le tribunal correctionnel de Marseille a rendu son verdict dans l’affaire des effondrements de la rue d’Aubagne. Sur les 16 prévenus, trois ont été condamnés à de la prison ferme et quatre à des peines avec sursis. Six autres personnes ont été relaxées. Le drame avait mis en lumière l’état déplorable de certains logements indignes à Marseille et l’inaction face à cette problématique.

Parmi les condamnations, Xavier Cachard, élu régional et avocat du syndic, a été sanctionné de quatre ans de prison, dont deux avec sursis. Gilbert Ardilly, propriétaire de l’appartement du 65 rue d’Aubagne où des victimes ont péri, a reçu la même peine. Son fils, Sébastien Ardilly, est condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis. Le tribunal a souligné leur « indifférence totale » face aux graves désordres de l’immeuble. La mère, Martine Ardilly, a été condamnée à trois ans de prison avec sursis, et la SCI familiale à une amende.

L’architecte expert Richard Carta et Julien Ruas, ancien adjoint au maire en charge de l’habitat insalubre, ont tous deux écopé de deux ans de prison avec sursis. Le président a reproché à M. Ruas son manque de « politique volontariste de lutte contre les immeubles en péril », ajoutant une interdiction d’exercer une fonction publique pendant cinq ans. Jean-François Valentin, gestionnaire du syndic, a été condamné à trois ans de prison avec sursis, et le syndic à plusieurs amendes de plus de 100 000 euros.

Le procès a révélé que les effondrements étaient inéluctables en raison de l’état du bâti. Les débats ont souligné l’absence de mise à l’abri des locataires et l’inefficacité des travaux entrepris. Cette affaire a renforcé la détermination de la justice marseillaise à lutter contre les marchands de sommeil, un problème persistant dans la ville.