
Le Premier ministre François Bayrou a dévoilé sa stratégie budgétaire pour 2026, prévoyant 43,8 milliards d’euros d’économies. La fonction publique d’État sera mise à contribution avec la suppression de 3 000 emplois dès 2026, à l’exclusion des élèves-professeurs, un statut qui émerge de la réforme de la formation portée par Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale.
Cette précision du Premier ministre, regardant vers la ministre de l’Éducation nationale, a immédiatement braqué les projecteurs sur le reste du corps enseignant. Et pour cause : les 700 000 professeurs de l’enseignement public représentent près de 30 % de la fonction publique d’État.
Ainsi, lorsque François Bayrou annonce le « non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois » à partir de 2027, les enseignants s’inquiètent naturellement d’être fortement impactés. Selon une étude de la Dares (ministère du Travail), environ 330 000 enseignants devraient prendre leur retraite entre 2019 et 2030, ce qui rend cette perspective de non-remplacement particulièrement préoccupante pour le secteur.
La réforme de la formation des enseignants, présentée en mars 2025 par François Bayrou et Élisabeth Borne, vise à repenser le parcours de formation et de recrutement dès la licence, avec des concours accessibles dès Bac+3. Cependant, malgré les efforts pour renforcer l’attractivité de la profession, les syndicats de l’Éducation nationale, comme le Snes-FSU, craignent que les mesures budgétaires ne conduisent à des « coupes très sombres » et n’aggravent la crise d’attractivité.
Outre les suppressions de postes, le Premier ministre a également annoncé une « année blanche » pour les fonctionnaires, sans revalorisation générale des salaires, bien que les règles d’avancement de carrière soient respectées. Cette situation met une pression accrue sur l’école publique, déjà confrontée à un sous-financement par rapport à d’autres pays européens.