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Le marché de l'édition française traverse une période difficile en 2024, marquée par une baisse des ventes, des défis dans la romance et la BD, l'impact du Pass Culture et l'émergence des livres générés par IA. Les éditeurs réagissent par des restructurations et des réductions de coûts.

La rentrée littéraire, avec ses 484 romans foisonnants, ne peut masquer un malaise croissant dans le secteur de l’édition française. Entre janvier et fin août, le marché a enregistré un repli de 0,8 %, atteignant 2,28 milliards d’euros, selon les données de Nielsen GFK. Sans les ventes exceptionnelles des thrillers de Freida McFadden, notamment sa série à succès « Femme de ménage », cette baisse s’accentuerait même à 2,7 %.

Plusieurs facteurs contribuent à cette situation. La directrice générale d’Editis, Catherine Lucet, observe un « retour de bâton violent » dans des genres populaires comme la romance et la bande dessinée, ainsi que des « difficultés » dans l’édition scolaire. Le marché du livre en France a connu un ralentissement en 2024, avec un chiffre d’affaires global en baisse de 1,5 % et un recul des volumes de 3,1 %. La littérature générale, portée par la romance et le polar, est l’un des rares segments à afficher une belle résistance.

Un autre élément majeur est la réduction, en février, du crédit individuel alloué aux jeunes via le Pass Culture. Ce dispositif, bien qu’il reste largement utilisé pour l’achat de livres, a vu une diminution de sa part individuelle, impactant les ventes. De plus, l’émergence des « faux livres » générés par intelligence artificielle, en particulier dans l’édition jeunesse, représente une préoccupation croissante pour les éditeurs. Ces contenus, souvent produits en masse et sans contrôle éditorial, inondent certaines plateformes en ligne, comme Amazon.

Face à ce contexte tendu, les principaux groupes d’édition adoptent des mesures de réduction des coûts. Editis (groupe CMI), Hatier (Hachette Livres, Vivendi) et Bayard (Augustins de l’Assomption) ont notamment procédé à des déménagements d’envergure. En effet, des mouvements de personnel et des projets de relocalisation ont été observés chez Hachette, qui regroupera plusieurs de ses entités à Vanves. Bayard et Hachette Livre ont également renforcé leur partenariat pour la diffusion des catalogues jeunesse, soulignant l’importance d’adapter les stratégies commerciales aux évolutions du marché.