
Un rapport interne commandé par l’état-major israélien met en lumière les défaillances « immenses » de l’armée et des services de sécurité qui ont conduit aux massacres du 7 octobre 2023. Ce « méta-audit », mené par l’ancien général Sami Turgeman, a analysé vingt-cinq enquêtes internes, jugeant les deux tiers insuffisantes et cinq « impropres à l’apprentissage ».
Le rapport pointe six lacunes majeures, notamment une erreur de conception sur les intentions réelles du Hamas, une incapacité du renseignement à interpréter correctement les signaux d’alerte, et un abandon progressif du plan de défense « Jericho ». Avant l’attaque, le renseignement militaire israélien avait reçu des informations concernant l’intention du Hamas de lancer une attaque de grande envergure, mais avait jugé ce projet irréaliste et irréalisable. Des responsables avaient sous-estimé la capacité du Hamas à mener une offensive d’une telle ampleur.
Le contrôleur de l’État, Matanyahu Englman, a également souligné l’absence d’une politique de sécurité nationale officielle et contraignante pendant des décennies. Cela a entraîné des lacunes stratégiques, une mauvaise allocation des ressources et un manque de préparation, des failles dramatiquement exposées par l’attaque du 7 octobre. Les Premiers ministres et les gouvernements successifs n’ont pas réussi à formaliser une doctrine de sécurité nationale pour guider les décisions politiques et militaires.
Malgré ces révélations accablantes, le Premier ministre Benyamin Netanyahou continue de refuser l’idée d’une commission d’enquête étatique. L’armée israélienne a reconnu son « échec complet » et n’avoir pas rempli sa mission de protection des civils israéliens, avec « trop de civils morts ce jour-là en se demandant où était l’armée israélienne ». Cette série de défaillances représente la plus grande faillite des services de renseignement israéliens depuis la guerre du Kippour en 1973.






