
L’économie française fait face à un nouveau défi : les droits de douane. Malgré un accord commercial trouvé le 27 juillet entre l’Union européenne et les États-Unis, qui a fixé les taxes à 15 % pour les biens exportés outre-Atlantique, le risque d’une recrudescence des faillites d’entreprises demeure significatif. Ce taux, bien qu’inférieur aux 30 % initialement menacés par Donald Trump, reste élevé et pourrait avoir des conséquences négatives.
Maxime Lemerle, responsable de la recherche sur les défaillances chez Allianz Trade, estime que « la guerre commerciale lancée par les États-Unis pourrait entraîner un nombre de faillites supérieur à nos prévisions pour 2025 et 2026, estimées respectivement à 67 500 et 65 000 » . Ces prévisions, initialement revues à la hausse pour 2025 et 2026, pourraient être dépassées en raison de la faiblesse persistante de la conjoncture économique en France. En 2024, les défaillances ont déjà atteint 66 000 entreprises, un niveau supérieur à celui d’avant la crise sanitaire.
Plusieurs facteurs contribuent à cette situation préoccupante. La fin des aides gouvernementales mises en place pendant la pandémie de Covid-19, telles que les prêts garantis par l’État (PGE), ainsi que le remboursement de ces prêts, pèse lourdement sur les entreprises, en particulier les PME et ETI. Beaucoup d’entre elles ne parviennent pas à générer des profits suffisants pour honorer leurs dettes. De plus, la reprise des assignations aux entreprises en retard de paiement par l’Urssaf et le fisc, suspendues après la pandémie, ajoute une pression supplémentaire.
À cela s’ajoutent les incertitudes géopolitiques mondiales et la hausse des coûts de production. L’environnement commercial est devenu particulièrement complexe et volatil, incitant les entreprises à la plus grande vigilance pour atténuer les risques. Bien que l’accord UE-États-Unis ait évité une guerre commerciale totale, les nouvelles barrières douanières continuent d’impacter des secteurs clés de l’économie française, comme l’aéronautique, l’automobile, les vins et spiritueux, l’industrie chimique ou encore les produits laitiers. En 2024, la France a exporté 48 milliards d’euros de biens vers les États-Unis, ce qui représente environ 1,5 % de son PIB.